Foetus opéré dans le ventre de sa mère : les progrès de la chirurgie
Certains fœtus souffrent au cours de leur développement de spina bifida, une déformation rare de la colonne vertébrale qui ne se referme pas complètement autour de la moelle épinière. Si la plupart des couples décident d'avoir recours à une interruption médicale de grossesse (IMG) en raison des lourdes conséquences de cette anomalie (paralysie des jambes, incontinence, handicaps mentaux…), la médecine progresse.
Pour la première fois en France, une opération pour soigner cette maladie sur un foetus, dans le ventre de sa mère, a été réalisée à Paris en juillet dernier à l'hôpital Armand-Trousseau (12e arr.). La petite fille, né le 9 novembre, va bien, selon le groupe hospitalier Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui vient d'annoncer la nouvelle.
Des chercheurs américains, dont les propos ont été publiés dans la revue New England Journal of Medecine en 2011, expliquaient que cette malformation peut être corrigée par une chirurgie fœtale. Ils ont suivi, pour le besoin de leur étude, 158 enfants dans l'année qui a suivi leur opération. Les résultats montrent que la chirurgie pré-natale diminue sensiblement les risques d'implantation d'un drain pour éliminer l'excès de fluide dans le cerveau de l'enfant. 50% des enfants opérés in utero en ont eu besoin, contre 82% pour le groupe opéré après la naissance.
L'opération consiste à endormir la mère et le fœtus. Une incision dans l'abdomen et l'utérus de la mère est pratiqué. Les chirurgiens vont ensuite pouvoir refermer la moelle épinière du fœtus. Plusieurs médecins estiment que plus tôt la malformation est corrigée, mieux le bébé vivra. Mais l'opération ne peut pas faire de miracles: certaines lésions neurologiques ne peuvent pas être réparées.
Ce type d'opération reste expérimental et n'est pas sans risques pour l'enfant et la mère: il peut provoquer un accouchement anticipé, notamment. Les premières opérations de spina bifida ont été réalisées aux Etats-Unis, puis au Brésil dans les années 90. Les taux de réussite des premières opérations étaient moindres qu'aujourd'hui.
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