Grippe aviaire : les "canards en colère" se mobilisent
En détresse, la filière des canards gras (petits producteurs, éleveurs, gaveurs, transformateurs, agriculteurs) prend les devants. Depuis plusieurs mois, cette dernière doit faire face à une épidémie de grippe aviaire, aussi appelée H5N1. "Au total, à ce jour, 69 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène pour les volailles ont été détectés dans 8 départements du Sud-Ouest de la France", précise le ministère de l'Agriculture dans un communiqué.
Les éleveurs concernés n'ont d'autre choix que d'appliquer les consignes sanitaires demandées: "l’abattage et la destruction de toutes les volailles et œufs de l’exploitation, le nettoyage et la désinfection de l’exploitation suivis d’un vide sanitaire de 21 jours, la mise en place de zones de protection (rayon de 3 km) et de surveillance (rayon de 10 km) autour de l’exploitation". Mais l'épidémie n'est pas circonscrite et le gouvernement a mis en place de nouvelles mesures de précaution.
Un arrêté a été publié le 16 janvier "pour déterminer des dispositions de lutte complémentaires". Il est destiné à des "zones de restriction" qui concernent pas moins de 18 départements, des Pyrénées Atlantique à l'Aude jusqu'à la Corrèze. Ces mesures incluent l'interdiction d'accueillir des canetons mais surtout l'obligation de se débarrasser de la volaille et d'appliquer la procédure de vide sanitaire, soit de ne plus produire de canards pendant cinq mois.
Un manque à gagner considérable pour les éleveurs qui ont décidé de réagir sur Facebook. L'un d'eux a décidé de lancer le groupe "Les canards en colère" qui compte 1780 membres pour mobiliser les éleveurs des régions concernées et interpeller le gouvernement. Le groupe n'a pas voulu attendre les indemnisations promises par un arrêté ministériel et préfère demander l'abrogation des mesures et propose une réunion de tous les acteurs de la filière.
Les "Canards en colère" ont lancé une pétition sur Change.org, expliquant que "ce que le gouvernement ne dit pas c’est que des centaines d’entreprises dépendantes de la production de canards ne seront pas indemnisées car elles ne font pas officiellement partie de la filière des canards". Cette pétition qui compte 900 soutiens est directement destinée au ministre Stéphane Le Foll. Si l'arrêté n'est pas retiré, le groupe promet à l'instar de la filiale porcine "de gros mouvements dans le sud-ouest".
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.