Grossesse : certains antidépresseurs augmententeraient les risques de malformations congénitales

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RT
Publié le 15 juillet 2015 - 17:58
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La médecine française progresse dans le domaine des complications liées à la grossesse.
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©Regis Duvignau/Reuters
Pour les enfants de mères qui prennent de la paroxétine en début de grossesse, le risque de développer une anencéphalie est compris entre 2 et 7 pour 10.000.
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Selon une étude parue la semaine dernière dans le "British Medical Journal", la prise d’antidépresseurs, dits inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), au cours d'une grossesse aurait tendance à augmenter les risques de malformations congénitales chez le futur bébé.

Prendre des antidépresseurs au cours de sa grossesse, c’est augmenter le risque de malformations congénitales chez son futur bébé. Dans une étude parue la semaine dernière dans le British Medical Journal, des chercheurs mettent en garde les femmes enceintes contre la prise d’antidépresseurs dits inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS).

Pour en arriver à cette conclusion, des chercheurs canadiens et américains ont analysé les données issues du "National Center on Birth Defects and Developemental Disabilities", qui collecte depuis 1996 des informations sur des femmes enceintes aux Etats-Unis. Les données en questions portaient sur plus de 17.000 mères dont les enfants, tous nés entre 1997 et 2009, présentaient des malformations congénitales, ainsi que sur près de 10.000 autres femmes dont les bébés nés au cours de la même période n’avaient jamais eu le moindre problème.

Les scientifiques se sont penchés sur la consommation, chez toutes ces femmes, de cinq antidépresseurs de la famille des ISRS (citalopram, escitalopram, fluoxétine, paroxétine et sertraline) entre le premier mois avant la grossesse et le troisième mois. Conclusion: le Prozac et le Deroxat sont les médicaments qui présentent le plus de risques.

Dans le détail, la fluoxétine, qu’on retrouve dans le Prozac, peut provoquer des malformations au niveau du cœur (obstruction du ventricule droit) et du crâne du nouveau-né (craniosynostose). L’étude met également en lumière une association entre la prise de paroxétine, présente dans le Deroxat, et l’apparition de malformations cardiaques (communication interauriculaire, obstruction du ventricule droit), de la paroi abdominale (omphalocèle et laparoschisis) et du système nerveux (anencéphalie).

Néanmoins, "les risques sont faibles", assurent les chercheurs. En effet, "pour les enfants de mères qui prennent de la paroxétine en début de grossesse, le risque de développer une anencéphalie (malformation crânienne) est compris entre 2 et 7 pour 10.000. Celui de présenter une malformation cardiaque compris entre 10 et 24 pour 10.000"

Ainsi, des études supplémentaires doivent être faites pour permettre aux femmes sous Prozac ou sous Deroxat "de prendre (avec leur médecin) les décisions les plus sures pour traiter de manière appropriée la dépression ou d'autres troubles de santé mentale pendant la grossesse", conseillent les scientifiques.

Ces derniers n’ont en revanche découvert aucun lien de cause à effet entre la prise de sertraline (Zoloft), d'escitalopram (Seroprex) ou de citalopram (Seropram) et la survenue de malformations congénitales. 

 

 

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