Haut-Rhin : les urgences de Thann fermées temporairement faute de médecins
Situation "exceptionnelle", prévient la direction de l'hôpital de Saint-Jacques de Thann dans le Haut-Rhin. Faute de praticiens, le centre hospitalier de cette commune de 8.000 habitants a été contraint de fermer son service des urgences de façon temporaire. "Dans un contexte de pénurie de personnel médical au service des urgences du site de Thann, le GHRMSA est contraint de suspendre temporairement le fonctionnement de ce service jusqu’au mardi 13 septembre 2016 à 8h30", a ainsi annoncé le Groupe Hospitalier de la Région de Mulhouse et Sud Alsace dans un communiqué vendredi 9. Pendant cette période, les patients qui ont besoin d'une prise en charge rapide doivent s'adresser à une infirmière dite d'orientation. Cette dernière est chargée de les rediriger vers les cabinets de médecins ou les autres établissements hospitaliers les plus proches selon leur état.
D'après le quotidien régional L'Alsace, depuis le 1er septembre, "un médecin seul assure désormais les urgences de jour et de nuit, soit 24 heures de garde" alors qu’"auparavant, il y avait deux médecins le jour et un médecin la nuit". Ce centre hospitalier situé à l'Est de Mulhouse compte "deux lits pour les hospitalisations d'urgence et une salle de déchoquage", précise le journal. En moyenne, 44 patients y sont accueillis chaque jour "en provenance des vallées de Saint Saint-Amarin, Masevaux, mais aussi de Cernay et du Bassin potassique". "Je ne peux que déplorer cette situation pour les habitants de Thann et de sa région qui doivent se déplacer vers Mulhouse, Guebwiller ou Altkirch. Cette fermeture relève de l’organisation interne de l’hôpital mais j’espère que tout sera mis rapidement en œuvre afin de trouver une solution pour que les urgences rouvrent à Thann", a commenté Romain Luttringer, le maire de la commune, au journal.
La problématique de la désertification médicale dans certaines régions est prégnante en France depuis plusieurs années. D'après une étude de l'UFC-Que Choisir datant de juin dernier, 3 millions de Français vivent dans un désert médical et l'accès à un médecin peut être difficile pour 15 millions de patients. Dans un tel contexte, des services sont régulièrement obligés de fermer, de façon temporaire ou définitive. Fin avril, le tribunal administratif de Caen avait ainsi confirmé la fermeture définitive du service des urgences de l’hôpital de Valognes (Manche), faute de praticiens. Le mois d'avant, une commune bretonne désespérée de ne pas trouver de médecin pour reprendre le cabinet local avait fait le buzz en annonçant avoir recruté un druide.
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