Ils maltraitent leurs animaux pour obtenir des opioïdes chez le vétérinaire

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La rédaction de France-Soir
Publié le 14 août 2018 - 17:02
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"Si un animal doit exister, il faut qu'il soit identifié", défend la vétérinaire Céline Moussour
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© LOIC VENANCE / AFP/Archives
Aux Etats-Unis, les vétérinaires ont constaté une recrudescence d'animaux volontairement blessés par leurs propriétaires, qui cherchent à obtenir une ordonnance pour des opioïdes.
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Aux Etats-Unis, les prescriptions d'opioïdes, données à tout-va pendant des années, sont désormais très encadrées. Pour en obtenir malgré tout, les patients qui sont devenus dépendants ont commencé à maltraiter leurs animaux, pour que les vétérinaires leur fournissent légalement leur drogue.

Une récente étude de l'université du Colorado a permis de mettre au jour une recrudescence des cas de maltraitance animale, par des propriétaires qui blessaient ou mutilaient volontairement leurs animaux de compagnie pour obtenir une ordonnance d'opioïdes par un vétérinaire.

Chaque année, aux Etats-Unis, les opioïdes (antidouleurs à effets euphorisants comme la codéine ou la morphine) tuent plus de personnes que les armes à feu.

En 2016, les autorités sanitaires ont ainsi rapporté 175 cas de décès par overdose d'opioïdes contre 82 morts par balle environ.

Pour remédier aux problèmes, le gouvernement a décidé d'encadrer les prescriptions d'opioïdes, créant une crise sans précédent, et un marché noir important.

Devenues accros après, pour la plupart, un traitement d'antidouleurs pour des maux classiques, les personnes dépendantes ont trouvé un moyen pour s'en faire prescrire par des vétérinaires.

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Ainsi, ces individus ont décidé de commencer à torturer leurs animaux de compagnie, puis de se servir eux-mêmes des opioïdes qu'on a prescrit à leur chien ou leur chat pour la douleur.

L'enquête en question a été menée auprès de 189 vétérinaires, et 13% d'entre eux ont reconnu avoir constaté qu'un client avait volontairement blessé son animal pour obtenir sa drogue.

Et 45% des sondés ont même déclaré connaître un collègue ou un propriétaire d'animal pour son addiction aux opioïdes.

Pire: 12% d'entre eux ont assuré avoir été témoins d'abus, en constatant qu'un membre de leur équipe avait commencé à en détourner, et à en faire commerce de manière illicite.

Pour les professionnels de santé, il y a urgence. Ils comptent d'abord sur la coopération des vétérinaires pour signaler le moindre cas suspect, mais ils espèrent aussi que le gouvernement va tout faire pour améliorer l'accompagnement des patients dépendants aux opioïdes ou en plein sevrage.

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