La grippe a fait 18.300 morts en France cet hiver, chiffre record
L'épidémie de grippe de cet hiver, "d’une ampleur forte et d’une gravité importante", a fait 18.300 morts, dont 90% de personnes âgées, selon le bilan définitif de l'Institut de veille sanitaire (InVS) publié ce vendredi 22 mai.
"Il s’agit de l’excès de mortalité le plus élevé depuis l’hiver 2006-2007", date de la mise en place du système national d'évaluation, précise l'InVs, qui ajoute que cet excès de décès dus à la grippe "s’est concentré essentiellement chez les personnes âgées de plus de 65 ans et a touché l’ensemble des régions métropolitaines".
Ce chiffre de 18.300 morts est supérieur à l'estimation de 12.000 morts qu'avait faite l'InVs fin mars, à la fin de l'épidémie.
L'épidémie a duré 9 semaines (du 12 janvier au 14 mars) et a conduit 2,9 millions de personnes à consulter un médecin pour syndrome grippal. Parmi elles, 30.000 personnes ont été admises aux urgences et 3.133 ont été hospitalisées.
L'épidémie a été dominée (à 55%) par des virus A/H3N2, dont une partie n'était pas couverte par le vaccin.
Ce n'est pas la plus forte des épidémies de grippe par rapport aux 30 dernières années: elle se classe au 14e rang sur cette période, en termes de cas déclarés, selon l'InVs. Mais elle a été l'une des plus mortelles car "avec le virus H3N2, les épidémies sont plus graves et donnent plus de complications chez les personnes âgées, notamment chez celles souffrant déjà d'autres maladies", a souligné son directeur général, le Dr François Bourdillon.
L'InVS déplore notamment la baisse "inquiétante" du nombre de vaccinations chez les personnes âgées et les personnes à risque, dont 53% n'ont pas été vaccinées: "L'impact en termes de mortalité chez les personnes âgées est important. Il confirme que la grippe reste une maladie grave pour les personnes à risque, notamment les seniors. La baisse de la couverture vaccinale dans cette population est inquiétante; même si cette année l’adéquation avec les souches vaccinales n'était pas optimale, il faut tout de même souligner que la majorité des virus grippaux circulant étaient couverts par le vaccin".
L'organisme de santé publique conclut que "la prévention repose sur la vaccination, et les mesures barrière (réduction des contacts avec des malades et renforcement de l’hygiène) doivent venir la compléter".
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