La stratégie vaccinale de la France dévoilée, avec une certaine prudence
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FranceSoir
Publié le 03 décembre 2020 - 21:03
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© Robyn Beck / AFP/Archives
Les résidents d'Ehpad seront bien les premiers concernés par la vaccination
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Prudence et transparence auront été les maîtres mots de la conférence de presse du premier ministre sur la stratégie vaccinale de la France. Un objectif : rassurer.
Jean Castex était jeudi soir accompagné de plusieurs ministres ou secrétaire d’Etat, Olivier Véran pour la Santé, Agnès Pannier-Runacher pour l’Industrie, Clément Beaune pour les Affaires européennes, mais surtout du professeur Alain Fischer.
Ce professeur en immunologie devient en effet le « monsieur vaccin » du gouvernement, nommé à la tête du tout nouveau Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, par le président de la République en personne dit-on dans l'entourage d'Emmanuel Macron, par Jean Castex, affirme le premier ministre.
Sur la forme, le calendrier de la vaccination
Le gouvernement suit les recommandations de la Haute autorité de santé sur les publics prioritaires puis l’élargissement à des publics différents.
La vaccination débutera donc dans les Ehpad, à priori en janvier, pour les résidents et les personnels soignants présentant des risques de développer une forme grave. Ce million de personnes (potentielles) se verra injecter le vaccin Pfizer-BioNtech, qui a d’ores et déjà demandé son autorisation de mise sur le marché à l’Agence européenne du médicament – laquelle doit répondre avant le 29 décembre. Soit concrètement deux doses à 21 jours d'intervalle.
Une deuxième étape aura lieu entre février et mars avec la vaccination de 14 millions de personnes, vraisemblablement avec des vaccins Moderna et Astra Zeneca, et avant un élargissement progressif à partir du printemps.
Quelques informations importantes à noter :
- La vaccination ne concernera pas les mineurs
- Elle ne sera pas obligatoire
- Elle sera gratuite
- La campagne de vaccination s’appuiera à partir du printemps sur les médecins généralistes
- Pour les résidents en Ehpad, les familles seront associées à la décision
Sur le fond, le défi de la confiance
Au-delà des satisfecit sur « les prouesses de la science » (Olivier Véran), sur France prête à relever le défi logistique de la campagne vaccinale (Jean Castex) ou sur la naissance d’une « Europe de la santé » (Clément Beaune), le baptême du feu du professeur Fischer fut l’un des moments forts de la conférence de presse.
Alain Fischer a tout d’abord rappelé la nécessaire prudence, mettant l’accent sur l’attente des publications scientifiques des candidats vaccin les plus avancés (Pfizer, Moderna et Astra Zeneca), le recul « encore bref » de deux ou trois mois, les « données encore incomplètes sur les personnes à risques » et finalement sur une question cruciale qui ne pourra être résolue que dans plusieurs mois : savoir si les vaccins, en plus de protéger, vont pouvoir éviter les contaminations.
Nombre de questions et d’incertitudes subsistent donc, tant sur les vaccins ARN (« une stratégie nouvelle ») Pfizer-BioNtech et Moderna, que sur les autres types de vaccins, Astra Zeneca, Sanofi ou Pasteur.
« Il faut établir la confiance, qui n’est pas une injonction verticale, mais qui implique l’ensemble des acteurs »
Alain Fischer a assuré que « les coins ne seront pas coupés sur les autorisations de ces vaccins », les agences sanitaires ayant à étudier leur qualité, leur toxicité éventuelle, les effets secondaires sur des animaux, les évaluations des essais cliniques. Une pharmacovigilance s’exercera ensuite avec la surveillance des personnes vaccinées.
Le "monsieur vaccin" reste sur donc la réserve, mais a le mérite de l'honnêteté. Peut-être, enfin, une carte gagnante ?
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