Le chirurgien italien qui veut greffer une tête sur un corps détaille son projet face à des médecins sceptiques
Il est l’un des chirurgiens les plus controversés du moment avec son projet qui semble délirant au premier abord: le docteur Sergio Canavaro défraie la chronique pour vouloir tenter une opération inédite, celle de greffer une tête et un corps. Et il a même déjà trouvé son volontaire: Valery Spiridonov, trente ans, atteint d’amyotrophie spinale voit sa masse musculaire fondre et est cloué dans un fauteuil en attendant la mort.
Mais si le projet est connu médiatiquement, Sergio Canavaro l’a aussi présenté officiellement devant la profession, lors du Congrès annuel de l’Académie américaine de chirurgie neurologique qui s’est tenu les 12 et 13 juin à Annapolis, dans le Maryland aux Etats-Unis. Deux heures de présentation, et de nombreuses questions pointues n’ont pas fait dévier le chirurgien italien de son projet. Mais cela n’a pas vraiment suffi à convaincre les éminents spécialistes.
Deux gros doutes demeurent en effet. Primo, le médecin prétend pouvoir conserver l’intégrité des nerfs en mettant au point une lame très fine qui pourra sectionner la moelle épinière sans l’altérer, dont on attend encore de voir à quoi elle ressemblera. Secundo, le chirurgien pense que l’usage de polyéthylène glycol permettra de raccorder les systèmes nerveux de la tête du corps, pouvant permettre aux deux de fonctionner ensemble. Un optimisme qui n’est pas partagée par la profession qui pense que ce type de "collage" n’est pas encore possible.
Un scepticisme qui n’entame pas la volonté du chirurgien de pratiquer l’opération en 2016 (bien qu’il ait besoin de réunir la somme de 10 millions d’euros). Selon ses prévisions, l’intervention, qui nécessite la mise à disposition du corps d’un donneur en état de mort cérébrale, devrait durer 36 heures. Le greffé serait alors plongé dans le coma artificiel pendant un mois pour immobiliser les muscles de son cou. Le chirurgien espère que son patient, après un an de rééducation, puisse même se mettre à marcher tout seul.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.