Le mauvais tri des déchets de santé peut porter atteinte à la salubrité publique
Des seringues usagées et du sang potentiellement contaminé dans les ordures ménagères, voilà ce que permettent les nouvelles consignes de tri des déchets de santé. La Confédération nationale des collecteurs de déchets spéciaux (CNCDS) tire la sonnette d’alarme : la salubrité publique est en jeu.
"Dans quel pays vit-on ? Si cette préconisation d'un tri sélectif des DASRI est maintenue, il faut s'attendre à des conséquences néfastes sur la protection de la santé et de l’environnement. Obligatoirement, il en découlera des dommages et dégâts collatéraux...", écrit Lisa Attelan, présidente de la CNCDS dans son communiqué de presse.
Sous prétexte d’optimiser la gestion des flux de déchets dans les établissements de santé, notamment pour les Déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI), un nouveau guide de tri des déchets a été conçu en 2021. Le hic, c’est que ces déchets peuvent désormais être jetés dans les ordures ménagères classiques, et "les abus se généralisent", d’après la CNCDS.
Selon eux, "le risque infectieux va augmenter significativement". Ils expliquent "[qu']identifier un risque infectieux reste une interprétation subjective, parfois très difficile à réaliser", notamment parce que "certaines infections sont silencieuses, et donc sans symptômes évidents." La confédération rappelle aussi que "les professionnels qui ramassent les ordures ménagères ne sont ni formés, ni équipés, ni protégés pour collecter de tels déchets."
Pour toutes ces raisons, la CNCDS a enjoint le ministère de la Santé d’agir en novembre dernier, mais elle n’a pas obtenu de réponse. Aurélien Rousseau ayant tout juste cédé sa place à Agnès Firmin Le Bodo, et elle-même étant déjà sur la sellette, il y a peu de chances que le dossier soit traité de sitôt.
Aussi la CNCDS tient-elle au moins à informer le public de ces risques sanitaires.
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