Le tabagisme passif toujours présent dans les lieux publics
Alors que les mesures de lutte anti-tabac, notamment contre le tabagisme passif, se sont multipliées ces dernières années, les bons comportements des Français semblent paradoxalement reculer. C'est ce que révèle le dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'Institut de veille sanitaire (InVS). Selon ce document, le nombre de personnes ayant été exposées à la fumée des autres dans les lieux publics (bars, restaurants, lieu de travail, lycées, universités) serait en hausse.
Ainsi, 15,5% des actifs ont déclaré avoir été exposé à la fumée à l'intérieur des locaux de leur lieu de travail au cours des 30 jours précédant l'étude. Cela "de temps en temps" (7,9%) ou "régulièrement" (7,6%).
Ce chiffre est bien plus importants dans les lycées et universités. Plus de trois quarts des lycéens et étudiants de plus de 15 ans "déclarent avoir été exposés à la fumée des autres sur les lieux d’enseignement, l’exposition étant ainsi cinq fois plus élevée que sur les lieux de travail", précise le BEH.
L'InVs s'est également intéressée au respect de la législation dans les lieux "de convivialité" (restaurants, bars, discothèques). Parmi les personnes qui ont fréquenté des restaurants, 9% ont dit avoir été exposés à la fumée à l'intérieur, un chiffre qui monte à 30% dans les bars et 40% dans les discothèques.
"Ces données pour les lieux de convivialité, à la hausse par rapport à celles relevées dans le cadre de l’enquête International Tobacco Control (ITC) de fin 2012, semblent suggérer un recul de l’application de la législation".
Toutefois, le rapport fait remarquer "cette interprétation est cependant à prendre avec précaution" car les questions de l'enquête ITC n'étaient pas exactement les mêmes. De plus, le fait qu'une personne ait été exposée à la fumée ne signifie pas que la réglementation a été enfreinte, les salariés, étudiants ou clients ayant pu être exposés selon les cas à l'extérieur ou dans des fumoirs. Le rapport retient aussi un risque de "sur-déclaration" avec l'essor de la cigarette électronique dont les vapeurs ont pu "apporter un élément de confusion".
Malgré cela, le texte maintient que les chiffres suggèrent "un problème d’exposition de la population à la fumée, d’une part, et de non-respect de l’interdiction de fumer dans les lieux de convivialité". Et d'encourager la multiplication des contrôles ainsi que "la poursuite de l’information du public sur les risques liés au tabagisme passif".
"Le tabagisme passif augmente notamment de 27% le risque de cardiopathie ischémique 1 et d’environ 25% celui de cancer du poumon chez les non-fumeur", rappelle le document. "Le nombre de décès lié à l’exposition à la fumée de tabac a été estimé, en France, à 1.100 chaque année".
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