La nouvelle arme de l’arsenal sanitaire n’est certainement pas la panacée de la politique de tests. En cause, les nombreux faux-négatifs.
Le ministre de la Santé Olivier Véran avait donné son feu vert au déploiement des
tests antigéniques dès la mi-septembre, alors que la Haute autorité de santé n’avait pas encore émis d’avis sur ces tests nasopharyngés, mais rapides. Ils livrent en effet un résultat en moins de 30 minutes.
Le 9 octobre, la HAS reconnaissait leur utilité, dans des cas précis :
« La HAS reconnaît l’intérêt de l’utilisation des tests antigéniques dans le cadre d’opérations de dépistage à large échelle ciblant des populations au sein desquelles le risque d’infection est plus important qu’en population générale »
Déploiement en cours
Les tests antigéniques ont d’ores et déjà été déployés dans les Ehpad, ils le seront cette semaine, annonce le ministère de la Santé, dans les établissements scolaires. Exclusivement, dans un premier temps tout au moins, à destination des enseignants et autres personnels.
Valérie Pécresse, la présidente de la Région Ile-de-France, s'est déclarée prête à distribuer 100 000 tests dans les lycées franciliens, pour les adultes mais aussi les élèves. Sur autorisation des parents, prenait-elle la précaution de préciser – encore heureux !
Ces tests rapides arrivent surtout en ville, dans les pharmacies (3000 en sont déjà pourvues), chez les médecins et infirmiers libéraux, où ils sont pris en charge à 100%. Et c’est notamment là que se pose la véritable question de leur utilité.
Un faux-négatif sur trois
Car les tests antigéniques présentent un grand risque de faux négatifs : en réalité dans un cas sur trois, précise la présidente de l’Ordre des pharmaciens sur France Info.
« La faiblesse de ce test, c’est sur les résultats négatifs parce qu’effectivement, ça ne garantit pas, malgré un résultat négatif que l’on n’est pas porteur du Covid »
Et ce n’est pas une question de charge virale, puisque les recherches récentes ont démontré que celle-ci peut être aussi importante chez une personne asymptomatique que chez une personne symptomatique. Il s’agit, simplement, d’une question de fiabilité, mais qui peut induire de nombreux Français en erreur.
La Haute autorité de santé recommande d’ailleurs à ceux qui sont identifiés comme cas-contact sans présenter de symptômes de faire un test PCR et non antigénique. De même pour les personnes symptomatiques, le recours au test rapide – dans les quatre jours après l’apparition des symptômes – est recommandé si (et seulement si) « le résultat du test PCR ne peut être obtenu dans un délai de 48 heures ».