Lésions de la moelle épinière : le poisson zèbre donne des pistes de traitement
Et si la solution pour réparer les lésions de la moelle épinière venait d'un poisson? Il y a en tout cas une sérieuse piste à explorer du côté du poisson zèbre à en croire une étude parue jeudi 3 dans la revue Science. Cet animal originaire d'Inde et mesurant à peine quelques centimètres possède en effet la capacité de régénérer sa moelle épinière après une blessure. Un don qu'il est envisageable d'utiliser chez l'homme. En effet, et aussi surprenant que cela puisse paraître, Danio rerio et Homo sapiens ont des points communs en génétique.
Les scientifiques avaient déjà pu observer que lorsqu'un poisson zèbre est blessé dans cette zone critique (la moelle épinière permet de transmettre les messages nerveux entre le cerveau et le reste du corps), la lésion est comblée par les cellules voisines, lesquelles servent ainsi de support au développement de nouvelles cellules nerveuses. Une blessure qui pourrait entraîner la paralysie à vie d'un homme est donc guérie en à peine deux mois chez ce poisson.
Un miracle de la nature rendu possible par la génétique, et plus précisément par la protéine CTGF, qui aurait un rôle décisif dans ce processus de guérison. Lorsqu'elles est inhibée en laboratoire, l'animal est alors incapable de guérir les blessures de sa moelle épinière.
Or, les scientifiques à l'origine de cette étude ont réussi à isoler sept gènes codant les protéines chez le poisson zèbre dont un à l'origine de la protéine CTGF. De plus, la version animale de cette protéine est très proche de celle de l'homme, avec 90% de similitudes. En introduisant le gène humain dans l'organisme du poisson blessé, les scientifiques ont constaté que le processus de régénération avait bien lieu.
Des travaux qui permettent de souligner le rôle essentiel et impressionnant de cette protéine, mais ne suffisent cependant pas à envisager des guérisons miraculeuses chez l'homme pour l'instant. En effet, le processus de cicatrisation chez les poissons et les mammifères n'est pas le même. L'équipe scientifique envisage donc des tests sur des souris afin d'étudier sur elles la régénération des tissus nerveux.
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