Cancer du sein : l'intelligence artificielle au secours du dépistage

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France-Soir
Publié le 13 janvier 2020 - 09:58
Mis à jour le 14 janvier 2020 - 12:23
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Une intelligence artificielle serait capable de diagnostiquer des cancers du sein avec plus de précision qu'auparavant
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Cancer Research UK
L’analyse de mammographies est difficile car le cancer est souvent caché ou masqué dans les images par le chevauchement des tissus mammaires «denses»
Cancer Research UK

La firme britannique DeepMind spécialisée dans l'intelligence artificielle nommée, et son partenaire Google Health, ont développé un algorithme pour aider les médecins à mieux dépister le cancer du sein. 

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes, en France et dans la plupart des "pays développés". Bien que la détection et le traitement précoces peuvent améliorer le pronostic d’un patient, les tests de dépistage ont des taux d’erreur élevés. La bonne nouvelle est que le cancer du sein découvert à un stade précoce peut être guéri dans 9 cas sur 10. La recherche fait actuellement des progrès et selon une étude récente publiée dans la revue scientifique Nature, une intelligence artificielle serait capable de diagnostiquer des cancers du sein avec plus de précision qu'auparavant.

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Une intelligence artificielle pourrait voir des tumeurs cachées dans les mammographies

L’analyse de mammographies est difficile car le cancer est souvent caché ou masqué  par le chevauchement des tissus mammaires «denses». Les mammographies peuvent donc souvent passer à côté d’un cancer (en donnant un faux négatif) et au contraire, certaines zones des mammographies peuvent être identifiées comme anormales mais s'avérer non cancéreuses (faux positifs).  «Les mammographies sont très efficaces mais il existe toujours un problème important avec les faux négatifs et les faux positifs.» explique Shravya Shetty, chercheur chez Google et co-auteur du projet à the Verge.
McKinney et al., auteurs de l'étude, expliquent comment ils ont appris à un algorithme à reconnaître des tumeurs malignes sur les images de mammographie de femmes aux États-Unis et au Royaume-Uni. Pour le faire ils ont eu à leur disposition les données des mammographies de 25 856 femmes au Royaume-Uni et 3 097 femmes aux États-Unis.
Lors des tests, le système d'IA a diminué les faux négatifs et les positifs de 9,4% et 5,7%, respectivement; pour les patients britanniques, et de 2,7% et 1,2% pour les américains.

Les dépistages du cancer du sein assistés par IA doivent être utilisés en tandem avec des radiologues humains

Une des conclusions de l'étude signale que la lecture des mammographies pour la réalisation du diagnostic doit se faire en tandem homme-machine. La combinaison des deux permet d'obtenir les résultats de diagnostic les plus précis. L’intelligence artificielle serait toutefois avantageuse pour la réduction de la charge de travail des radiologues humains, ce qui leur  permettrait de gagner du temps pour se concentrer davantage sur les soins aux patients. «Ils apportent chacun leur force, c'est complémentaire», explique Shetty. «Il y a un certain nombre de cas où les radiologues détectent quelque chose que l’IA ne voit pas, et vice versa. Le rapprochement des deux pourrait renforcer les résultats globaux.»

Des diagnostics plus précis ne veulent pas forcement dire de meilleurs traitements

Même si la détection précoce permet d’avoir des interventions moins lourdes, une des limites de l'étude concerne l’impact de cette technologie sur l'amélioration du traitement.
Pour Etta D. Pisano, MD, directeur de recherche à l'American College of Radiology, les résultats de McKinney et ses collègues suggèrent que l'IA pourrait un jour jouer un rôle dans la détection précoce du cancer du sein, mais les auteurs notent à juste titre que des essais cliniques seront nécessaires pour connaître l'utilité de cet outil dans la pratique médicale. C’est à dire que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer comment l’amélioration du diagnostic peut aboutir à une meilleur prise en charge par traitement.

Lire seulement à partir de cas américains et britanniques

Les résultats de cette étude doivent donc être interprétés avec prudence car l'étude ne prend pas en compte les différentes technologies de mammographie actuellement utilisées, ni les différents équipements d’imagerie. L’algorithme a également appris à lire seulement à partir de cas américains et britanniques, populations qui se ressemblent, ce qui complique la généralisation de ces tendances à d’autres populations.
La recherche en matière de diagnostic du cancer reste essentielle, car le diagnostic précoce est toujours un chantier à perfectionner. Un cancer du sein pris en charge tôt, c'est un taux de survie compris entre 85 et 90%.

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