Maladie de Lyme : des diagnostics souvent erronés et des traitements inutiles
Des diagnostics erronés dans 80 % des cas et des traitements antibiotiques pour rien. Telles sont, selon une équipe scientifique regroupant l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière AP-HP, l’Inserm et la Sorbonne, les conséquences de la prise en charge actuelle de la maladie de Lyme.
Cette pathologie, transmise par les tiques, est particulièrement difficile à diagnostiquer notamment en raison de la variété des symptômes (fatigue, problèmes de concentration et de mémoire, maux de tête, douleurs articulaires ou musculaires). Certaines associations dénoncent donc la non-prise en charge de nombreux patients tandis qu'une partie du corps médical met en garde contre la prise de traitements en cas de simple suspicion.
L'étude française publiée le 18 septembre dernier dans la revue Clinical Infectious Diseases semble donner raison au deuxième camp. En effet, sur 301 patients qui avaient été diagnostiqués comme atteints de la maladie de Lyme et examinés par le service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, le diagnostic a été confirmé chez seulement 9,6% des patients et jugé possible pour 2,9%.
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" Une autre maladie a finalement été diagnostiquée chez 80% des patients: ils souffraient principalement de problèmes psychologiques (31,2%), de maladies rhumatologiques ou musculaires (19%), de maladies neurologiques (15,2%) ou d’autres maladies (33,7%) dont un nombre non négligeable de syndrome d’apnée du sommeil", précise l'AP-HP dans un communiqué publié lundi 24.
Elle pointe également le fait que la moitié des 301 patients s'étaient déjà vu prescrire un traitement antibiotique. Cela alors que d'une part le traitement par "antibiothérapie prolongée" n'a pas montré son efficacité contre la maladie de Lyme, et que d'autre part le recours abusif aux antibiotiques favorise le développement, à l'échelle mondiale, de bactéries super-résistantes.
"La prise en charge de ces patients nécessiterait donc une approche multidisciplinaire, incluant une expertise psychologique, neurologique, rhumatologique, infectiologique et interniste", ajoute le communiqué.
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