Mediator : les laboratoires Servier dans le viseur des médecins

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Pierre Plottu
Publié le 28 août 2015 - 21:39
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Le médicament Mediator des laboratoires Servier.
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Une expertise judiciaire a estimé que le Mediator pourrait être responsable à long terme de plus de 2.000 décès.
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Trente médecins et personnalités viennent de publier un "Manifeste" dans lequel ils accusent les laboratoires Servier de mener une "guérilla judiciaire" pour "retarder l'indemnisation des victimes". Le groupe pharmaceutique, pour sa part, minimise.

Ils saisiraient tous les prétextes pour retarder l'indemnisation des victimes. Scandalisés par la "guérilla judiciaire" que mènerait, selon eux, les laboratoires Servier pour retarder l'indemnisation des milliers de victimes du Mediator, 30 médecins, philosophes et personnalités viennent de publier un "Manifeste des 30" pour dénoncer ces actes. Ils y invitent notamment les professionnels de santé à "reconsidérer leur liens avec le groupe pharmaceutique".

"Nous, signataires de ce manifeste, exhortons les professionnels de santé à  reconsidérer leurs liens avec le groupe pharmaceutique SERVIER, laboratoire mis en examen pour des comportements d’une extrême gravité à l’origine de milliers de maladies cardiaques graves et de décès", en appellent les signataires, en référence au scandale du Mediator. Une affaire dans laquelle Servier est mis en examen pour "tromperie aggravée avec mise en danger de l’homme", "escroquerie", "homicides et blessures involontaires", "trafic d’influence et prise illégale d’intérêts", soulignent-ils.

Mais surtout, les "30" reprochent au groupe pharmaceutique de mener "depuis plusieurs années une guérilla judiciaire pour retarder (…) l’indemnisation des victimes", dont beaucoup voient leur état de santé se dégrader. Ce qui leur fait dire que "le laboratoire Servier pousse nombre d’entre elles au désespoir et à la conviction +qu’en fait, Servier attend leur mort+".

Des accusations réfutées par le groupe, qui assure pour sa part qu'il fait tout pour assurer l'indemnisation des victimes, et dit avoir mis sur pied pour ce faire une équipe d'une dizaine d'avocats spécialisés.

"Nous sommes évidemment très affectés par cette pétition signée par des gens de très grande qualité. Le problème c’est que le postulat de départ est faux: ce qui leur (les signataires du Manifeste, NDLR) a été dit n’a visiblement pas été vérifié", se défend l’avocat de Servier, Jacques-Antoine Robert cité par L'Usine nouvelle. "Il n’y a que deux dossiers pour lesquels on a eu un petit retard de quelques jours. Sur tous les dossiers traités, seuls 3% des patients ont refusé les offres de Servier. La polémique porte sur six dossiers sur lesquels il y a un débat méthodologique avec l’Oniam", assure-t-il pour sa part.

 

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