Nutrition : des scientifiques payés dans les années 1960 pour cacher le rôle néfaste du sucre et accuser uniquement le gras

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 14 septembre 2016 - 09:26
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Des morceaux de sucre.
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©Jeff Blackler/Rex/Sipa
L'affaire a fortement retardé la compréhension du rôle du sucre sur la santé.
©Jeff Blackler/Rex/Sipa
Si les recherches ont mis tant de temps pour comprendre les dangers du sucre, équivalent à ceux du gras dans l'obésité et les maladies cardiovasculaires, c'est notamment car le lobby sucrier n'a pas hésité à rémunérer des scientifiques pour adoucir leur conclusion.

La chose était soupçonnée depuis longtemps, mais c’est malgré tout un véritable pavé dans la mare que jette le Journal of Internal Medicine éditée par l’Association médicale américaine. La publication confirme en effet que l’industrie du sucre a bien soudoyé, il y a de cela maintenant un demi-siècle, plusieurs scientifiques pour qu’ils ne publient pas de conclusions accablantes sur le rôle du sucre dans les problèmes de santé pouvant survenir à cause de l’alimentation.

1964, université de Harvard, aux Etats-Unis. Les chercheurs travaillent pour définir avec exactitude le rôle de la nourriture sur la santé, et notamment sur les risques de maladies cardiovasculaires. La communauté scientifique a déjà souligné le rôle du gras, mais le sucre est suspecté. Or, l’industrie agroalimentaire est en plein boom de l’offre sur des produits sucrés et fait un lobbying intense pour rejeter toute la faute sur le seul gras. Trois chercheurs du prestigieux établissements acceptent de recevoir la somme de 6.500 dollars de l’époque (ce qui vaudrait au cours actuel au moins 40.000 euros) pour dédouaner le sucre et accabler uniquement le gras. Des chercheurs californiens ont mis en lumière des messages secrets de cette époque détaillant l’opération.

Or, les études publiées à cette époque ont eu un impact majeur, puisque pendant des décennies, la recherche se focalisera uniquement sur le cholésterol et les gras saturés, au détriment du sucre dont on tardera à comprendre le rôle qu’il joue dans l’obésité.

L’industrie sucrière américaine a d’ailleurs reconnu qu’elle avait bien rémunéré des chercheurs à cette époque. Elle nie cependant qu’il s’agisse de corruption, assure que la recherche n’était pas faussée malgré ces versements, admettant seulement qu’elle aurait dû être plus "transparente".

 

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