Pollution : les nanoparticules peuvent atteindre le placenta et le sang du foetus
Des chercheurs français ont montré pour la première fois que les nanoparticules inhalées sont capables de franchir le placenta et d'atteindre le sang du foetus. Pour arriver à ce résultat, les scientifiques de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) ont suivi des lapines gestantes et leur ont fait respirer des gaz d'échappement de moteur diesel filtrés qui contenaient des nanoparticules.
Les chercheurs ne pouvaient pas prendre le risque de faire respirer des nanoparticules à des femmes enceintes et ont donc choisi d'observer la lapine dont le placenta est très proche de celui des femmes. Pour être au plus près de l'exposition des hommes à la pollution, les scientifiques ont veillé à n'exposer que les voies respiratoires des animaux: "Nous avons mis au point une technique d'inhalation par le nez exclusivement. Parce que les particules se déposent bien sûr dans les voies aériennes, mais aussi sur les poils. Et les animaux absorbent aussi beaucoup de nanoparticules en se léchant", explique Pascale Chavatte-Palmer dans un communiqué publié jeudi 28.
Résultat, à la moitié de la gestation des lapines, les chercheurs ont observé des signes de retard de croissance foetale et à terme, la longueur de la tête des bébés étaient légèrement réduite: "Les petits lapins sont nés avec une réduction de l'ordre de 4% de la taille de la tête. Ils avaient aussi tendance à avoir un tour de taille plus réduit. Ce qui correspond tout à fait à ce qui est constaté chez l'homme" note Pascale Chavatte-Palmer.
En plus de ce retard de croissance, les scientifiques ont observé un changement dans le placenta des lapins. Des échographies ont montré une forte diminution de l'apport sanguin au placenta, ce qui réduit l'apport de nutriments au foetus. Grâce à un microscope électronique ils ont vu que les nanoparticules de diesel inhalées peuvent traverser le placenta et atteindre le sang du foetus, ce qui pourrait entrainer des anomalies sur un foetus de deuxième génération.
Les pics de pollution étant de plus en plus fréquents en raison du nombre élevé de véhicules diesel, cette recherche s'inscrit dans la lignée de ceux qui se battent pour leur interdiction, notamment après la révélation de dépassement du seuil autorisé par de nombreux constructeurs automobiles.
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