Quels matériaux protègent mieux du Coronavirus pour les masques faits maison ?
Au moment où les français pensaient qu’ils allaient peut-être bientôt pouvoir se passer des masques de protection, ceux-ci deviennent obligatoires! Le port du masque n'est pas du goût de tout le monde, surtout en été: ils donnent chaud, accentuent l'impression de mauvaise haleine et peuvent même faire réapparaître un acné d'adolescent, dont les victimes se croyaient libérées depuis des décennies. Pour tenter de réduire les inconvénients du port du masque, un programme de recherche s'est intéressé aux matériaux qui les composent, afin d'identifier les plus efficaces contre le virus, mais aussi les plus élégants, les plus frais ou les plus confortables. Mais attention à ne pas sacrifier la bonne protection sanitaire sur l'autel du confort ou du style!
Tous les masques ou matériaux ne sont pas aussi efficaces contre le virus
Une étude publiée dans le Journal of Hospital Infection a déterminé les matériaux de confection des masques de protection les plus efficaces. “Nous savions que les masques fonctionnent, mais nous voulions savoir dans quelle mesure ils sont plus ou moins efficaces, et comparer les effets de différents matériaux sur les résultats pour la santé,” indiquent les chercheurs de l’étude.
Pour cela, des tests ont été réalisés pour vérifier comment les masques fonctionnaient dans des environnements fortement contaminés. Les résultats montrent à quel point les masques N99 et N95 sont efficaces, et au contraire, combien certains matériaux des masques faits maison sont très peu protecteurs.
La différence d’efficacité d’un masque à un autre peut varier de 24 à 99% selon le masque et la durée de l'exposition. La réduction des risques diminue à mesure que la durée d'exposition augmente, ont constaté les chercheurs.
Pour être vraiment protégé, optez pour les masques N99
Les masques N99 sont encore plus efficaces pour filtrer les particules en suspension dans l'air que les masques N95. Ils sont donc évidemment l'une des meilleures options pour bloquer le virus, car ils peuvent réduire le risque moyen de 94 à 99% pour des expositions entre 20 minutes et 30 secondes. Cependant “ils peuvent être difficiles à trouver, et il y a des considérations éthiques telles que laisser ce type de masque à disposition des professionnels de santé”, explique l'auteure principale de l'étude, Amanda Wilson, doctorante en sciences de la santé environnementale au sein du département communauté, environnement et politique du Mel and Enid Collège Zuckerman de santé publique de l'Université de l'Arizona.
Les filtres d’aspirateurs: une bonne alternative aux masques N99 et N95
Les meilleures options alternatives, selon l’étude, sont les masques N95 et les masques chirurgicaux et, étonnamment, les filtres d'aspirateur, qui peuvent être insérés dans les poches filtrantes des masques en tissu. Les filtres réduisent le risque d'infection de 83% pour une exposition de 30 secondes et de 58% pour une exposition de 20 minutes. Si vous voulez quand même faire des masques 100% maison, les chercheurs ont constaté que parmi les matériaux non traditionnels, les torchons, les tissus en coton mélangé et les taies d'oreiller antimicrobiennes étaient les meilleurs en matière de protection. Plus les fibres d'un matériau sont denses, meilleure est la filtration. Certaines matières sont surprenantes, comme la soie, qui a des propriétés électrostatiques, qui peuvent attirer des particules plus petites et les empêcher de passer à travers le masque.
Les foulards réduisent le risque d'infection de 44% après 30 secondes et de seulement 24% après 20 minutes. Le tissu d'un t-shirt en coton est en revanche est à peine plus protecteur que ne rien porter du tout, ont-ils constaté.
Attention au temps d'exposition, à la distanciation et à l'humidité
Un élément important du risque est la durée pendant laquelle vous êtes exposé. Les autres conditions qui affectent le risque d'infection sont le nombre de personnes autour et leur distance.
La taille des gouttelettes transportant le virus provenant des éternuements, de la toux ou même de la parole sont également un facteur très important. Les gouttelettes plus grosses et plus lourdes transportant le virus tombent de l'air plus rapidement que les plus petites et plus légères. C'est une raison pour laquelle la distance de sécurité aide à réduire l’exposition.
Enfin, l'humidité dans l'air est un facteur de risque. L'humidité permet aux gouttelettes de rester plus grosses pendant une plus longue période en aérosol, pour ensuite se déposer plus rapidement sur les surfaces, où elles constituent un risque de contamination supplémentaire.
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