Rapport de l'Unicef : les enfants français sont-ils heureux et satisfaits de leur vie ?
Selon un dernier rapport Unicef, suite à l'explosion de la pandémie de Coronavirus, le bien être des enfants a fortement régressé dans certains pays, et les inégalités entre enfants s’accentuent. Le rapport explore la situation des enfants partout dans le monde, et analyse leurs conditions de vie matérielles, mais aussi leur sensation de bien être. Car vivre dans un pays riche n'est pas une garantie de bonheur. C'est ce que l'on peut constater en France, où des progrès peuvent encore être faits en matière de bien-être et satisfaction des enfants.
Bien être ne va pas toujours avec bonheur personnel
Le rapport dresse un constat assez clair et attendu: c'est dans les pays du nord de l'europe que le bien-être des enfants est le plus haut, avec les Pays Bas, le Danemark et la Norvège aux trois première places du classement. La France est également bien classée, à la septième place de cet indice qui tient compte du bien-être psychologique, physique et des compétences.
La surprise vient en revanche du classement des taux de satisfaction des enfants à propos de leur vie: des pays très mal classés en terme de bien être, comme le Mexique et la Roumanie, figurent dans le trio de tête des pays dans lesquels les enfants de 15 ans ont le plus haut taux de satisfaction sur leur vie!
Encore une fois, la France n'est pas mal classée, avec 80% des enfants de 15 ans plutôt satisfaits de leur vie, mais elle est derrière le Mexique, la Roumanie, La Lituanie, ou la Croatie.
Le rapport met toutefois en garde sur le fait qu'il ne s'agit que d'un ressenti, et que de nombreux enfants sont encouragés à être satisfaits de leur vie, même lorsqu’ils éprouvent des difficultés.
Le suicide : toujours la cause la plus courante de decès chez les adolescents
Avoir de bonnes relations avec leur entourage est essentielle pour les enfants: ceux qui ont une famille plus solidaire ont un meilleur bien-être mental. La santé mentale des enfants dans les pays développés est inégale, et l’entourage, le réseau de soutien est clé pour prévenir et éviter le suicide, qui est l'une des causes les plus courantes de décès chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans.
Le ratio de suicide des jeunes en France est peu élevé par rapport aux autres pays avec un ratio de 3,4 suicides pour 100 000 jeunes de 15 à 19 ans qui la place en 8ème position. Les Pays Bas, premier pays en terme de bien être et de satisfaction, a un ratio moyen de 4,8/100 000. La Lithuanie, où les enfants sont pourtant plutôt satisfaits connaît le plus haut ratio de suicide avec 18,2 suicides pour 100 000 jeunes de 15 à 19 ans.
30 % des adolescents Français sont en surpoids et 16 % se considèrent trop maigre
L'image corporelle est mise en avant comme un facteur clé influençant le bien-être et la confiance en soi. Se croire «trop gros» ou «trop maigre» perturbe beaucoup d’adolescents. En Pologne par exemple, la plupart des adolescents ayant participé à l’étude sont mécontents de leur poids. 38 % des jeunes polonais se considèrent trop gros, et 16 % trop maigres.
La France connaît des pourcentages comparables, avec 25 % des adolescents français qui déclarent se sentir trop gros, et 16 % trop maigres. Selon le rapport, les filles ont tendance à penser qu'elles sont en surpoids malgré un poids sain sur la balance. L'image corporelle est également plus étroitement liée à la satisfaction à l'égard de la vie chez les filles que chez les garçons.
Même si la vision personnelle du corps influence l'aspect mental, l'obésité et le surpoids peuvent être réels, et déterminent aussi le bien être des jeunes adolescents et enfants. Alors qu'aux Etats Unis, 42 % des jeunes entre 15 et 19% sont en surpoids, en Europe, des pays comme l'Italie ou la Grèce ont un pourcentage de 37% pour les jeunes en surpoids ou obèses. En France, 30 % des jeunes seraient en surpoids selon l'étude.
Un monde moins pollué rendrait les enfants plus heureux
Selon le rapport, pouvoir jouer à l'extérieur est un critère de bien être, et des facteurs comme la pollution de l'air pourraient ainsi aussi avoir un impact sur la santé mentale des enfants.
Les enfants sont encore plus vulnérables que les adultes à la pollution de l'air et de l’eau. Il n’est donc pas surprenant que les enfants soient ceux qui militent de plus en plus en faveur de l’environnement et s’organisent pour changer les politiques environnementales.
La guerre contre le plastique s'est intensifiées suite à la crise du Coronavirus, mais l'environnement n’est pas le seul aspect qui souffre de la pandémie. Le rapport alerte aussi sur les dangers et régressions dans des domaines tels que la vaccination et l'éducation, avec la fermeture des écoles et l'école à distance, et la santé mentale.
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