Retarder le premier allaitement augmente le risque de mortalité chez les nourrissons
Dans le cadre de la semaine mondiale de l'allaitement, qui se tient jusqu'au 7 août dans plus de 170 pays, l'Unicef publie un rapport concernant l'allaitement précoce. Réalisé à partir de plusieurs études sur le sujet, il montre que près d'un enfant sur deux, ce qui représente 77 millions d'enfants dans le monde, n'a pas son premier allaitement assez rapidement.
Le premier lait, aussi appelé "colostrum", très riche en nutriments et en anticorps, permet aux enfants qui y ont eu accès rapidement d'être mieux protégés contre les diarrhées et contre les pathologies respiratoires, essentiellement dans les pays en développement: "Plus la mise au sein est tardive, plus le risque de mortalité augmente lors du premier mois de vie, au moment où l'enfant est le plus vulnérable aux maladies", note le rapport.
Le risque de mortalité du nourrisson augmenterait de 41% lorsque le premier lait est repoussé de deux à vingt-trois heures et de 74% au-delà des 24h: c'est "le premier vaccin des tout-petits". Les enjeux sanitaires sont donc considérables car la moitié des enfants qui n'ont pas atteint l'âge de cinq ans en 2015 sont décédés au cours de leur première année: "Si tous les bébés étaient uniquement nourris de lait maternel de leur naissance jusqu'à six mois, environ 800.000 vies seraient sauvées chaque année" estime France Bégin, experte en nutrition pour l'Unicef. L'Organisation Mondiale de la Santé va dans le sens de l'Unicef, expliquant que "L'allaitement est la meilleure source nutritionnelle qui soit dans la petite enfance" et préconise jusqu'à six mois d'allaitement exclusif puis un allaitement partiel jusqu'à ses deux ans, arguant d'un meilleur développement de l'enfant. La mise au sein est la plus rapide en Afrique de l'Est et en Afrique du Sud avec 59% des bébés allaités dès la première heure après la naissance, contre 55% pour les pays de l'Union européenne. Dans le monde la mise au sein rapide est passée de 32% dans les années 2000 à 45% en 2015.
Le rapport note également ce qui freine l'allaitement précoce, soulignant que ce n'est pas seulement "une affaire de femmes" et qu'elles devraient recevoir l'aide des gouvernements, des employeurs mais aussi de meilleurs conseils de la part du personnel soignant. Le poids des traditions culturelles et familiales est aussi un frein car dans certaines parties du monde la coutume veut que les nouveau-nés soit d'abord nourris à l'eau sucrée, au thé, au miel ou au lait animal. Le premier lait, parfois considéré comme dangereux, peut aussi être rejeté.
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