Sida : le gouvernement donne son feu vert au Truvada à titre préventif
A près d'une semaine de la journée mondiale de lutte contre le sida qui se déroulera mardi 1er décembre, le ministère de la Santé a fait une grosse annonce en la matière. Dans le cadre de l'examen du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2016, Marisol Touraine a en effet indiqué être "favorable" à l'utilisation du Truvada, un traitement contre le VIH, à titre préventif, le but étant de permettre à des personnes saines d'éviter la contamination.
Permettant à titre transitoire d'utiliser un médicament en dehors des champs de prescription prévus lors de son autorisation de mise sur le marché, la Recommandation temporaire d'utilisation (RTU) du Truvada devrait se faire "probablement au cours de la première quinzaine de décembre". Le traitement sera pris en charge à 100% au début de la prochaine année, a également annoncé Marisol Touraine. Une précision bienvenue, la boîte de 30 comprimés coûtant 500 euros.
Produit par le laboratoire américain Gilead, le Truvada, qui combine divers antirétroviraux, a été mis sur le marché en 2005 en tant que traitement pour les malades du sida. Il s'est ensuite avéré que, pris quotidiennement ou seulement quelques heures avant ou après une relation sexuelle, il permettait à des personnes non porteuse du virus de réduire leurs risques d'être contaminées (-86% d'après une étude de l'Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS) dont les résultats ont été publiés en février dernier).
Mais, alors que les Etats-Unis autorisent le Truvada, surnommé "PrEP" pour "prophylaxsie préexposition" comme traitement préventif depuis 2012, la France a mis du temps à s'y mettre, en dépit de la pression des associations antisida et gay.
Marisol Touraine aura sans doute été finalement convaincue par les experts, une équipe de CHU de Bordeaux lui ayant recommandé début octobre le Truvada comme traitement préventif pour les personnes à "haut risque", soit les homosexuels masculins, les travails du sexe ou encore les consommateurs de drogues injectables. Un mois plus tard, des scientifiques de l'ANSM ont repris les mêmes conclusions.
A l'annonce de la décision de la ministre, Aurélien Beaucamp, président de l'association AIDES, a fait part de son "immense satisfaction" dans un communiqué paru ce lundi soir. "Ce nouvel outil (...) pourrait révolutionner la prévention du VIH", écrit-il également avant de conclure: "grâce à la PrEP, nous serons mieux armés pour combattre l'épidémie".
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