Sida : pour le droit à l'oubli des séropositifs, une centaine de signataires pour un manifeste
Nous sommes tous positif.ve.s: c'est le nom du manifeste lancé par l'entrepreneur Camille Genton ce vendredi 29. A 32 ans, il vit depuis sept ans avec le virus du sida et demande à travers le texte publié un droit à l'oubli pour les personnes séropositives.
Selon lui, le VIH "empoisonne" la vie des personnes qui en sont atteintes même si les traitements antirétroviraux leur permettent d'avoir une espérance de vie dans la moyenne nationale et rendent impossible la transmission.
Au quotidien, être victime du sida est encore synonyme de "discrimination". Comme Camille Genton l'explique au nom de tous les malades, "nous devons mentir aux assurances et aux banques" pour pouvoir avoir les mêmes offres que les personnes séronégatives. Il évoque aussi les pays qui refusent la présence de touristes atteints du VIH sur leur territoire ou des cabinets médicaux qui n'acceptent pas de les soigner.
De plus, il indique que les personnes séropositives doivent "envisager un métier dont l'école (ne leur) est pas fermée" et taire leur maladie dans le monde du travail.
"Nous demandons une vraie égalité des chances et de traitement, totale et inconditionnelle. Nous refusons de subir en silence une sérophobie confortablement installée depuis 30 ans dans toutes les communautés, dans tous les groupes sociaux à chaque étape de nos vies", écrit-il à la fin de son texte.
Le manifeste a été signé par une centaine de personnes, "séropositif.ve.s ou solidaires". Parmi elles, des inconnus du grand public et certaines personnalités comme Daphné Burki, Ines de La Fressange, Agnès b., les deux anciennes ministres de la Santé Marisol Touraine et Roselyne Bachelot ou encore Nahuel Pérez Biscayart, l'acteur principal du film 120 Battements par minute.
Depuis février dernier, les anciens malades de cinq cancers différents et de l'hépatite C bénéficient du droit à l'oubli dans un délai de un à dix ans après leur guérison. Passé ce laps de temps, ces anciens malades peuvent ne plus mentionner leur pathologie passée en toute légalité.
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