Sida : une épidémie enrayée mais toujours active

A l'heure de la Journée mondiale de lutte contre le sida ce mardi, le bilan est mitigé. Si, à l'échelle mondiale, les contaminations et décès ont reculé avec l'amélioration de l'accès aux soins, l'épidémie continue de toucher durement certaines régions. Même la France connaît quelques points noirs dans la lutte contre le virus.

Ce mardi 1er décembre marquait la Journée mondiale de la lutte contre le sida. Une maladie aujourd'hui bien connue mais qui cause toujours des ravages. A l'heure du bilan, celui-ci est mitigé. D'une part la recherche progresse et le nombre de malades ayant accès à un traitement augmente. Mais l'épidémie reste particulièrement virulente, notamment en Afrique, et même certains pays développés comme la France peinent à inverser le cours de l'épidémie.

"Le monde a stoppé et renversé la propagation du VIH", estime l'Onusida. L'organe des Nations unies chargé de la lutte contre le virus parle même de "progrès extraordinaires". Ainsi, les décès liés au sida ont chuté de 42% entre 2004 et 2014 et le nombre de malades ayant accès à un traitement antirétroviral a plus que doublé entre 2010 et 2015 pour s'établir à 15,8 millions de personnes. Le nombre d'infections dans le monde a reculé de 35% entre 2010 et 2014.

Mais ces progrès ne sont pas uniformes selon les zones géographiques, et le sida continue de se propager notamment en Afrique subsaharienne, la zone la plus touchée, mais aussi en Asie centrale et même en Europe de l'Ouest.

En France, l'Institut de veille sanitaire (InVS) juge que "malgré diverses stratégies de prévention, l’épidémie du VIH reste toujours active". Le nombre de nouveau cas de séropositivité reste stable autour de 7.000 par an depuis 2007. Mais plus inquiétant, le nombre de personnes découvrant leur séropositivité a nettement augmenté ces dernières années chez certaines populations de France. Il a augmenté de 24% chez les jeunes de 15 à 24 ans entre 2007 et 2013, et même de 157% entre 2003 et 2013 chez les hommes homosexuels entre 18 et 24 ans. La question de la détection de la maladie et la prévention restent donc des préoccupations de premier ordre face à une maladie dont les associations craignent la banalisation.

Un autotest a notamment été autorisé et commercialisé en France en septembre dernier, notamment parce que 30.000 personnes y vivraient sans savoir qu'elles ont le sida. Environ 70.000 ont été achetés depuis. Le gouvernement a également autorisé l'usage à titre préventif du Truvada, un médicament censé réduire les risques de contamination pour une personne saine.

L'ONU espère pouvoir éliminer l'épidémie du sida d'ici 2030. Seulement, pour cela le budget annuel consacré à la lutte contre le virus devra passer d'ici 2020 à 31,9 milliards de dollars (environ 30 milliards d'euros) soit une hausse de près de 50% par rapport au montant actuel.