Tabac, alcool, activité physique : la France, mauvais élève
La France doit faire plus d'efforts pour lutter contre le manque d'activité physique des jeunes, la consommation de tabac et d'alcool, selon un rapport de l'OCDE sur la santé publié ce mercredi 23. Dans ces trois domaines, l'Hexagone fait nettement moins bien que ses voisins, une situation "alarmante" car ils constituent d'importants "facteurs de risques" pour les maladies chroniques telles que les cancers et les affections cardiovasculaires, a souligné Francesca Colombo, chef de la division santé de l'OCDE, lors d'une présentation du rapport à la presse.
Globalement bon élève en matière de santé, la France pèche dans le domaine de la prévention, en n'y consacrant que 1,9% de ses dépenses de santé, contre 3% en moyenne dans l'Union européenne, selon l'édition 2016 du "Panorama de la santé en Europe". Côté tabac, si la proportion d'hommes adultes fumeurs est dans la moyenne européenne, le pays figure parmi les moins bien placés pour les femmes et les adolescents âgés de 15 ans.
Chez ces derniers, la consommation de tabac a bien diminué depuis 2000, mais 19% sont toujours fumeurs réguliers, contre 14% en moyenne dans l'UE. Les femmes adultes sont elles 19% à fumer tous les jours, soit plus que les 17% de la moyenne européenne, quand les hommes sont dans la moyenne, à 26%. La France se trouve aussi parmi les pays les moins bien classés pour la consommation de cannabis et de cocaïne chez les adultes.
Et si les jeunes Français n'égalent pas les pratiques d'alcoolisation massive rapide ("binge drinking") courantes dans certains pays d'Europe du Nord et de l'Est, 16% des filles de 15 ans et 17% des garçons du même âge déclarent avoir été ivres au moins deux fois dans leur vie. La moyenne européenne se situe à 24% pour les filles et 27% pour les garçons. La consommation d'alcool en général, bien qu'en baisse, reste supérieure à la moyenne, avec près de 12 litres d'alcool pur par an et par habitant, à la 8e place des pays européens.
L'étude de l'OCDE pointe aussi du doigt un fort écart dans la pratique du sport et des autres activités physiques (marche, montée des escaliers...) entre les adultes et les adolescents. Chez les adultes, la France figure à la 5e place européenne, avec un peu plus de 70% qui pratiquent au moins 2h30 d'activité physique d'intensité modérée par semaine, derrière la Suède (1ère), le Danemark, la Slovénie et l'Autriche.
Or chez les adolescents de 15 ans, le pays tombe à l'avant-dernière place du classement: seulement 6% des filles et 14% des garçons ont une activité physique "modérée à forte" (au moins une heure par jour, avec augmentation du rythme cardiaque), alors que la moyenne de l'UE se situe à 10% et 20% respectivement. Alors que la France est jusqu'à présent bien placée en matière d'obésité et de surpoids, ce manque d'activité physique des jeunes est inquiétant pour l'avenir, estime Francesca Colombo, car "ce sont des habitudes qui sont difficiles à changer".
Le rapport de l'OCDE montre aussi des manques dans le domaine de la vaccination en France, avec 11% des enfants non protégés contre la rougeole (6% en moyenne dans l'ensemble de l'UE) et une vaccination contre la grippe en nette baisse avec moins de la moitié des plus de 65 ans couverts en 2014 (48,5%) contre près de 65% en 2004 L'OCDE note que la France se place malgré tout au-dessus de la moyenne européenne pour de nombreux indicateurs. "La France reste dans le peloton de tête (avec l'Espagne et l'Italie) en termes d'espérance de vie à la naissance, qui s'élevait à 82,8 ans en 2014 (contre 80,9 ans en moyenne dans les pays de l'UE)", souligne l'OCDE.
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