Tabac à rouler : la hausse des prix votée, sauf pour la Corse
Les députés ont validé jeudi 27 l'augmentation de 15% de la taxe sur le tabac à rouler. Une hausse qui vise à harmoniser la taxation de ces produits sur celle des cigarettes "classiques" et à lutter contre les ravages du tabagisme mais qui ne s'appliquera pas en Corse.
Comme souvent, les débats ont opposé les considérations de santé publique à celles concernant les buralistes. Plusieurs députés de l'opposition Les Républicains ont ainsi mis en avant la succession des mesures de lutte contre le tabac mises en place ces dernières années, notamment l'arrivée du paquet neutre, comme autant de contraintes qui s'accumulent pour la profession.
Ce à quoi le secrétaire d'Etat au budget Christian Eckert a répondu par un "objectif de santé publique". En effet, selon les députés PS à l'origine du débat Michèle Delaunay et Gérard Bapt - respectivement cancérologue et cardiologue de formation- le tabac à rouler constitue une porte d'entrée vers le tabagisme pour les jeunes.
Cela en raison de son prix, deux à trois fois moins cher que les cigarettes vendues en paquet, et à une fausse réputation selon laquelle il serait moins nocif. Selon Tabac-info-service, "le tabac à rouler est plus nocif que les cigarettes vendues en paquet: leur rendement en nicotine et en goudron est trois à six fois plus élevé, sans compter que les cigarettes roulées ne contiennent généralement pas de filtre".
Un amendement à la loi prévoyant l'alignement de la fiscalité des produits du tabac en Corse, où le paquet coûte environ 20% de moins, a été rejeté, cette fois-ci avec le soutien du secrétaire d'Etat au motif que la question des exceptions fiscales dans l'Ile de Beauté relevait d'un débat plus global.
Par ailleurs, ce débat a également validé la création d'une taxe sur le chiffre d'affaires des fournisseurs de tabac, qui doit permettre de générer 130 millions de recettes.
Ce vote intervient alors qu'une vaste campagne de lutte contre le tabagisme "Moi(s) sans tabac" incitant les fumeurs à arrêter pendant 30 jours au mois de novembre est sur le point d'être lancé.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.