Traitement hormonal de la ménopause : risques accrus de cancers de l'ovaire, selon une étude

Auteur(s)
JmC
Publié le 13 février 2015 - 20:31
Mis à jour le 14 février 2015 - 17:12
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Ménopause Traitement Hormonal Patch
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©Florence Durand/Sipa
Le traitement hormonal de la ménopause (ici par patch) est remis en cause
©Florence Durand/Sipa
Une étude statistique de chercheurs britanniques lie le traitement hormonal de la ménopause à un risque accru de cancers de l'ovaire. Mais les résultats de ces recherches sont à prendre avec précaution.

Les femmes qui suivent un traitement hormonal de la ménopause (THM) ont 40% de risques supplémentaires que les autres d'avoir un cancer de l'ovaire, selon une étude de chercheurs britanniques publiée vendredi dans la revue médicale The Lancet.

Les recherches ont porté sur 21.488 femmes américaines, européennes et australiennes atteintes de cancers de l'ovaire et recensées dans 52 études épidémiologiques statistiques.

"Pour les femmes qui prennent un THM pendant 5 ans à partir de la cinquantaine, il y a un cancer supplémentaire de l'ovaire pour 1.000 utilisatrices, et un décès supplémentaire par cancer de l'ovaire pour 1.700 utilisatrices", précise un des auteurs de l'étude, le Pr Richard Peto, de l'Université d'Oxford (Grande-Bretagne).

Le THM consiste à remplacer de manière artificielle les hormones que ne produit plus en quantité suffisante le corps féminin après la ménopause, œstrogène et progestérone. Ce traitement s'est considérablement développé dans les années 1990 dans les pays occidentaux, avant de connaître un brusque coup d'arrêt après 2002, quand une étude américaine a mis en lumière les risques d'accroissement des cancers du sein liés au traitement.

Si le traitement ne dépasse pas 5 ans, le risque accru de cancers de l'ovaire disparaît pratiquement au bout de quelques années, soulignent cependant les chercheurs britanniques. Et, dans une note annexe à l'étude, les Prs Nicolas Wentzensen et Britton Trabert, deux spécialistes du cancer à l'Institut de Bethesda (Etats-Unis), rappellent que les cancers de l'ovaire sont beaucoup plus rares que les cancers du sein ou que les maladies cardiovasculaires.

Les conclusions de cette étude sont donc à prendre avec précaution. Interrogé par le site spécialisé Pourquoi Docteur, le Dr Christian Jamin, gynécologue à Paris, estime ainsi qu'"aujourd'hui, rien ne permet d'affirmer que ces traitements induisent des cancers de l'ovaire. Pour l'instant, les arguments, à mon avis, portent plutôt sur le fait que quand une femme prend des traitements hormonaux, elle est surveillée, et quand elle est surveillée, elle bénéficie plus souvent que d'autres d'explorations qui peuvent très bien donner des augmentations apparentes et artificielles des cancers de l'ovaire. Sur le fond, mon avis est qu'il n'y a pas lieu de se priver d'un traitement hormonal de la ménopause quand une femme en a besoin (…)".

 

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