"L’alimentation végane est saine et viable, à tous les âges de la vie", défendent des professionnels de santé
TRIBUNE - Peu de gens le savent: les recommandations nutritionnelles officielles de nombreux pays reconnaissent l’alimentation végane/végétalienne comme une alimentation saine et viable. S’appuyant sur le consensus scientifique existant, ces recommandations définissent les légumineuses, les fruits à coque/oléagineux et les produits à base de soja comme "aliments riches en protéines" au même titre que les "viandes, poissons, œufs". De même, les laits végétaux/boissons végétales enrichis en calcium sont inclus dans le groupe "produits laitiers et substituts". C’est notamment le cas de la pyramide alimentaire officielle de référence en Belgique, à deux pas de chez nous.
Tour d’horizon : les Etats-Unis abritent la plus grande association de diététiciens au monde -l’Academy of Nutrition and Dietetics- regroupant environ 67.000 nutritionnistes, qui se penche sur la question depuis 1987 et selon laquelle "les alimentations végétariennes correctement menées, dont le végétalisme, sont saines, adéquates sur le plan nutritionnel, et peuvent présenter des avantages dans la prévention et le traitement de certaines maladies. Les alimentations végétariennes bien menées sont adaptées à tous les stades de la vie, notamment aux femmes enceintes, aux femmes qui allaitent, aux nourrissons, aux enfants, aux adolescents ainsi qu’aux sportifs". Par exemple, la Fondation britannique pour la Nutrition indique que "des études menées auprès d’enfants végétariens et végétaliens au Royaume-Uni ont montré que leur croissance et leur développement suivaient des courbes normales".
La viabilité et les avantages d’une telle alimentation sont également rappelés par le ministère américain de l’Agriculture, l’association des diététiciens du Canada, le Conseil national de la santé et de la recherche médicale australien, ou le Service national de la santé du Royaume-Uni, par exemple. La direction générale de la santé du Portugal précise en outre que "les études montrent non seulement l’importance d’une consommation régulière d’aliments végétaux, mais également le fait qu’une alimentation reposant exclusivement sur ces produits protège aussi bien, sinon mieux, la santé humaine". Une attention particulière est à porter aux apports en vitamine D3 et, surtout, en vitamine B12. S’il existe des sources végétales de vitamine D3, la vitamine B12 est fabriquée exclusivement par certaines bactéries, que l’on cultive désormais aussi en laboratoire. La vitamine B12 de culture ainsi produite dans le monde sous forme de complément alimentaire est surtout destinée aux animaux d’élevage. Pour les personnes véganes, il est donc possible de la consommer directement.
Il existe pour cela des suppléments et des aliments enrichis, qui sont indispensables à une alimentation végane équilibrée. Chez le nourrisson, l’allaitement maternel prolongé ou l’utilisation de préparations pour nourrissons (laits infantiles 1er et 2e âge) à base de protéines végétales sont recommandés jusqu’à l’âge de 4 à 6 mois.
Nous soussignés, médecins, nutritionnistes, professionnels de santé, appelons ainsi le ministère de la Santé à reconnaître que l’alimentation végane/végétalienne est possible à tous les âges de la vie, et à l’inclure -avec ses avantages, ses contraintes, ainsi que les sources véganes de protéines et de minéraux- dans une mise à jour des publications officielles: Programme National Nutrition Santé (PNNS), pyramide alimentaire officielle, etc.
Par ailleurs, nous appelons les médias à être attentifs aux conflits d’intérêts potentiels chez les professionnels de santé invités à exprimer dans leurs colonnes ou sur leur antenne leur opinion sur le véganisme, et à exiger de ces derniers une opinion fondée sur des données scientifiques sourcées.
Les signataires, par ordre alphabétique
Dr. Christophe André, docteur en médecine, psychothérapeute, psychiatre, chargé d’enseignement à l’Université Paris X
Catherine Amadoro, infirmière
Malaury Aye, diététicienne nutritionniste
Emeline Bacot, diététicienne nutritionniste
Perrine Bellanger, diététicienne
Dr. Jérôme Bernard Pellet, médecin nutritionniste
Loïc Blanchet-Mazuel, médecin généraliste
Killian Bouillard, docteur en sciences du sport, enseignant en nutrition
Yulia Brancart-Stepanenkova, diététicienne
Dr. Ludivine Buhler, médecin généraliste
Dr. Alexandre Chan, docteur en pharmacie
Stella Choque, infirmière cadre de santé, formatrice
Marica Concilio, nutritionniste
Maelle Cravero, gériatre et praticien hospitalier en médecine interne/gériatrie/neurologie
Marjorie Crémadès, diététicienne nutritionniste
Dr. Sébastien Demange, médecin généraliste
Dr. Denis Del Nista, médecin urgentiste
Dr. Catherine Devillers, médecin généraliste et médecin scolaire
Dr. Michèle Engel, médecin généraliste
Dr. Thomas Erpicum, docteur en biochimie
Amandine Goncalves, infirmière
Dr. Colette Goujon, neurologue, praticien hospitalier
Catherine Grusenmeyer, diététicienne nutritionniste
Angélique Guehl, diététicienne nutritionniste
Dr. Pauline Guimet, médecin généraliste
Maëlle Kane, nutritionniste
Dr. Elisabetta Lanciano, médecin généraliste
Dr Nathalie Lecroq, psychiatre, psychothérapeute addictologue
Sarah Lepretre, diététicienne
Dr. Florie Martinez Courant, médecin généraliste
Valérie Monod, infirmière
Kathleen Nunez, diététicienne nutritionniste
Dr. Emmanuelle Peris, médecin en santé au travail
Dr. Amélie du Peuty, médecin généraliste
Sylvie Quentin, aide soignante
Dr. Stéphane Rieu, médecin généraliste
Dr. Valérie Rieu, médecin urgentiste
Ludovic Ringot, cadre diététicien
David Ruffieux, nutritionniste diplômé en biochimie et biologie cellulaire
Florian Saffer, diététicien et nutritionniste du sport
Séverine Sénéchal, diététicienne nutritionniste
Thomas Sluys, Kinésithérapeute
Sophie Sun, médecin généraliste
Bérengère Verstraete, infirmière anesthésiste
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