Tumeur du cerveau : un implant diffusant des ultrasons pour mieux traiter la maladie
Voilà qui pourrait aider à mieux traiter les tumeurs primitives au cerveau. D'après une étude publiée mercredi 15 dans la revue internationale Science Translational Medicine, des chercheurs français ont réussi à mettre au point un implant diffusant plus efficacement les médicaments dans le cerveau à l'aide d'ultrasons.
A l'heure actuelle, le traitement des tumeurs cérébrales est extrêmement compliqué. Afin de nettoyer l'ensemble du cerveau, les médecins doivent opérer leur patient avant de lui faire suivre des séances de chimiothérapie et de radiothérapie. Mais le cerveau est très difficile à atteindre, protégé par une barrière hémato encéphalique (BHE), une paroi de "micro-vaisseaux doublement étanches, aux jonctions très serrées", explique le neurochirurgien Alexandre Carpentier, co-auteur de l'étude, au Parisien. "Cela le protège des polluants, des protéines et de tout ce qui pourrait causer des dépôts" pour ne laisser passer que les nutriments essentiels à son fonctionnement soit l'oxygène et le sucre. Ainsi, à cause de cette barrière, seul 4% de la chimiothérapie standard atteint le cerveau, déplore le Pr Alexandre Carpentier. "Pour atteindre la toxicité suffisante contre les cellules tumorales, il faudrait augmenter la dose de chimio de 300%, ce qui serait absolument impossible à supporter pour le patient", détaille-t-il.
Mais, depuis quelques années, les chercheurs étudient des techniques utilisant des ultrasons pour permettre le passage vers le cerveau de molécules pendant un cours laps de temps. Et au cours de leurs travaux, les équipes du Pr Alexandre Carpentier et Dr Ahmed Idbaih de la Pitié-Salpêtrière ont réussi à mettre au point un implant capable de délivrer des ultrasons pendant deux minutes, soit une durée suffisante pour permettre à la chimiothérapie d'entrer dans le cerveau. Ils ont ensuite implanté leur dispositif dans le crâne d'une vingtaine de patients âgés de 38 ans à 77 ans, en récidive de tumeur maligne. Conclusion: l'implant multipliait par cinq la quantité de chimiothérapie arrivant aux cellules cérébrales. Autre succès et pas des moindres: la diffusion d'ultrasons ne perturbait en rien les fonctions cérébrales des malades.
Des essais doivent désormais se poursuivre pour juger de l'amélioration de la survie des malades. Si les résultats se montrent concluants, l'implant pourrait aider à traiter les tumeurs cérébrales les plus sévères et non opérables. A terme, les chercheurs espèrent se servir de ce dispositif pour administrer des traitements aux malades d'Alzheimer, chez qui les anticorps n'arrivent pas à franchir la barrière du cerveau.
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