Un vaccin contre le coronavirus : trop tard ?
En pleine épidémie, la découverte d’un vaccin est rarement présentée comme une priorité. Cela n'empêche pas les labos d'y travailler au cas sans doute où cette épidémie de coronavirus se transformerait en pandémie. Le vaccin pourrait demander un an de délai avant d'être opérationnel.
La Coalition pour les innovations en préparation aux épidémies (CEPI) a annoncé le financement de trois efforts pour développer un vaccin contre le virus, et 19 millions de dollars ont été débloqués.
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Un vaccin doit être testé sur des milliers de personnes
Certains vaccins candidats ont déjà éte testés sur des animaux, quelques semaines seulement après la libération de la séquence d'ADN du coronavirus. Inovio Pharmaceuticals a déclaré qu’un vaccin sera testé en début de l'été sur des humains. De son côté, une équipe de l'Université du Queensland teste également son vaccin. Ces tests prendront inévitablement plusieurs mois pour s'assurer que le vaccin est sûr et pour détecter les effets secondaires. Le groupe de personnes testées sera d’abord limité à 20/200 personnes, et sera progressivement élargi à des des milliers de «cobayes».Ces deux entités utilisent des approches innovantes qui offrent la promesse d'une rapidité sans précédent pour le développement d'un vaccin, mais, malgré cette rapidité, un vaccin ne pourra pas être commercialisé avant un an. Selon le PDG du CEPI, Richard Hatchett, une fois les défis liés au développement du vaccin réglés, suivront ceux liés à sa production à grande échelle et à sa distribution.
Les géants pharmaceutiques sont-ils à la hauteur?
La principale inquiétude concerne les géants de l’industrie pharmaceutique, qui sont les seuls à même d’assurer une production de masse du vaccin. Échaudés par des investissements à perte lors d’épidémies précédentes, pour un vaccin contre l'Ebola notamment, très peu de groupes souhaitent s’engager. Pour le coronavirus, seul Johnson & Johnson a annoncé qu'il tenterait de fabriquer un vaccin. Selon Hatchett, cela ne veut pas dire que les autres veulent regarder ailleurs: ils se sont montrés prédisposés à collaborer en mettant à disposition leurs capacités internes. Le géant pharmaceutique GSK, par exemple, a mis à disposition du CEPI une technologie qui permet d'utiliser de petites quantités de l'antigène du vaccin, pour produire ainsi plus de doses du vaccin.
Autant de dispositifs qui seraient vite supendus dans le semaines qui viennent si l'épidémie du coronavirus disparaissait.
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