Zika et Ebola : "le monde n'est pas prêt à y faire face", s'alarme l'OMS
C'est l'heure du bilan pour la directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Magaret Chan dont le mandat se termine dans moins d'un an. A l'occasion de la 69ème Assemblée mondiale de la Santé qui se tien ce mardi 24 à Genève, elle s'est inquiétée du "retour spectaculaire d'une menace sanitaire par l'émergence ou la résurgence de maladies infectieuses", prenant en exemple les épidémies d'Ebola, du coronavis MERS ou de Zika. "Le monde n’est pas prêt à y faire face ", s'est-elle alarmée, citée par Pourquoi Docteur.
Concernant Ebola, elle a reconnu avoir été prise de court par la rapidité de la propagation du virus Ebola qui a frappé l'Afrique de l'Ouest en 2014, infectant 28.600 personnes et en tuant 11.300. "L’épidémie d’Ebola qui a sévit dans 3 petits pays (Guinée, Libéria, Sierra Leone, NDLR) a paralysé de peur le monde entier et entraîné des restriction de voyages", a-t-elle admis. Même panique généralisée avec Zika, apparu il y a quelques mois en Amérique du Sud. Avec Zika, "nous avons à nouveau été pris par surprise, sans vaccin et outil de diagnostic fiable disponible. Pour protéger les femmes enceintes, nous ne pouvons offrir que des conseils: éviter les moustiques, retarder la grossesse et ne pas voyager dans les zones où circule le virus". "La possibilité que la piqure d’un moustique au cours de la grossesse puisse être liée à des anomalies cérébrales sévères chez les nouveau-nés a alarmé le grand public et stupéfait les scientifiques", a-t-elle expliqué en référence aux cas de microcéphalies constatés.
Selon Margaret Chan, Zika a révélé "l’échec de notre capacité à fournir un accès universel au service de santé sexuelle et au planning familial " car "l’Amérique latine et les Caraïbes détiennent le plus haut taux de grossesses non désirées dans le monde". "Par dessus tout, la propagation de Zika, la résurgence de la dengue, et la menace du chikungunya sont le résultat d’un échec retentissant de la lutte contre le moustique dans les années 1970", s'est-elle désolée.
Pour tenter de remédier à ces faiblesses, l'OMS a décidé de créer un nouveau programme des urgences sanitaire avec un directeur exécutif, un directeur général, du personnel spécifique et un ensemble de règles et de procédures et d'indicateurs standardisés d'évaluation de performance. Le tout doté d'un budget de 298 millions d’euros. Une première évaluation de cette mise en oeuvre sera présentée lors du conseil exécutif de l'OMS qui se tiendra au début de l'année 2017. "Un soutien politique et financier qui ne serait pas total représenterait un handicap pour la réponse de l’OMS aujourd’hui et pour le futur", a indiqué Margaret Chan aux Etats membres.
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