Zika : un lien avec la microcéphalie établi scientifiquement
Le lien entre le virus Zika et les cas de microcéphalie chez certains nouveau-nés aurait été établi pour la première fois scientifiquement, selon les résultats d'une étude publiée vendredi 4 dans la revue Cell Stem Cell.
Depuis plusieurs mois, la communauté scientifique accumulait les éléments en ce sens, sans pour autant pouvoir affirmer l'existence de ce lien. "On passe de ce qu'on aurait pu qualifier il y a quelques mois de +liens possibles+ à une responsabilité très probable", expliquait à FranceSoir Marie-Claire Paty, coordinatrice de la surveillance des maladies vectorielles à l'Institut de veille sanitaire, quelques heures avant la publication de l'étude.
Pour arriver à cette conclusion, l'équipe scientifique a utilisé des cellules souches humaines qu'elle a confronté in-vitro au virus. Elle a observé que le Zika infecte de façon sélective les cellules qui permettent le développement du cortex cérébral et des neurones. Une action qui correspond à l'apparition de la microcéphalie des nourrissons: une tête et un cortex anormalement petit.
Les deux autres types de cellules utilisés lors de l'étude n'ont, quant à eux, été que peut attaqués par le virus, ont noté les scientifiques. Ils ont également pu remarquer que les gènes censés lutter contre des agents viraux envahisseurs n'ont pas fonctionné, un comportement inhabituel face à un virus. Les auteurs de l'étude espèrent que leur découverte permettra un dépistage plus précoce de la maladie, voire d'améliorer les traitements.
Plusieurs incertitudes demeurent cependant concernant le Zika, notamment sur la période de grossesse ou une infection est la plus dangereuse, ou encore le taux d'incidence d'une infection sur une malformation du fœtus. Les cas de microcéphalie détectés pourraient par ailleurs n'être "que la partie émergée de l'iceberg", souligne Marie-Claire Paty. Par ailleurs, le Zika est également fortement soupçonné de provoquer le syndrome de Guillain-Barré, une maladie du système nerveux.
L'organisation mondiale de la santé a décrété une "urgence de santé publique de portée mondiale", face à cette épidémie qui aurait touché trois à quatre millions de personnes en Amérique latine et aux Caraïbes. Au Brésil, pays le plus touché avec 1,5 millions de cas, plus de 640 cas de microcéphalie chez l'enfants ont été recensés depuis octobre dernier. Dans la grande majorité des cas cependant, elle ne provoque que des symptômes bénins de type grippal, voire indétectables.
La maladie se transmet par la piqûre des certains moustiques tropicaux. La transmission par voie sexuelle est également étudiée.
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