Zika : une "épidémie globale" de microcéphalie chez les bébés à venir, selon des scientifiques
Le pire reste peut-être à venir. Des chercheurs britanniques et brésiliens avertissent qu'une "épidémie globale" de microcéphalies est à redouter suite aux très nombreux cas de contamination par le virus Zika détectés ces derniers mois, dans une étude publiée ce vendredi dans la revue spécialisée The Lancet Infectious Diseases. Ils ont ainsi élevé le niveau d'alerte et redoutent que se multiplient les cas de fœtus malformés suite à une infection intra-utérine transmise par la mère.
"Nous devons nous préparer à une épidémie de microcéphalies qui s'étendra à tous les pays qui connaissent des transmissions autochtones du virus Zika ainsi qu'aux pays où cette transmission pourrait s'étendre", écrivent ainsi les scientifiques en conclusion de leurs travaux. Un constat dressé à partir d'une étude observationnelle comparant des groupes de nouveau-nés atteints de microcéphalie à d'autres non touchés.
Les résultats semblent laisser peu de place au doute. En analysant le premier groupe, fort de 32 bébés microcéphaliques, les chercheurs ont mis en évidence une contamination in-utéro de la moitié des sujets chez lesquels le virus a été identifié soit dans le sang, soit dans le liquide céphalo-rachidien du crâne. A l'inverse, dans le groupe témoin de 62 nouveau-nés sains aucun test au Zika ne s'est révélé positif.
Un constat alarmant quant on sait que l'épidémie de Zika a déjà touché plus de 1,5 millions de malades au Brésil, premier pays touché, ou encore plus de 2.500 personnes aux Etats-Unis et que certains spécialistes estiment qu'elle pourrait infecter un total de 90 millions de gens d'ici à la fin de l'épidémie. L'équipe de chercheurs britanniques et brésiliens, si elle lance l'alerte, souligne toutefois que ses résultats restent à consolider et prévoit ainsi d'analyser 600 autres enfants.
Toutefois, "nos résultats suggèrent que le virus Zika devrait être officiellement ajouté à la liste des infections congénitales, au même titre que la toxoplasmose, la syphilis, la varicelle, le parvovirus B19, la rubéole, le cytomégalovirus et l'herpès", demande le docteur Thalia Velho Barreto de Araujo qui dirige l'équipe.
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