Dans les transports, la course à l'internet mobile est lancée
L'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) avait déjà pris en compte ces attentes, en imposant, lors de la mise aux enchères de la bande des 700 Mhz fin 2015, une obligation de couverture des grands axes routiers et ferroviaires et des lignes régionales.
Les opérateurs en ont aussi conscience et les annonces se sont multipliées, Orange communiquant sur la couverture déjà réalisée de la ligne TGV Paris-Lyon quand SFR et Bouygues Telecom prévoient une couverture totale des axes autoroutiers et des lignes à grande vitesse pour 2018.
Pour autant, tous rappellent également les difficultés techniques qu'ils doivent résoudre pour garantir cette couverture. Car si sur autoroute, il s'agit avant tout de couvrir des zones à faible densité, donc de réorienter les investissements, il en va tout autrement pour les voies ferrées. "La structure métallique du train, constitue un obstacle très important à la pénétration des ondes, ce qui nécessite un nombre de sites (antennes, ndlr) important", explique-t-on chez SFR.
D'autant qu'avec la vitesse, le TGV crée ce qu'on appelle un effet Doppler qui vient moduler très rapidement une fréquence et ainsi, dans le cas des mobiles, limiter le niveau de réception et la qualité du service. Pour contrer l'effet Doppler, Orange a multiplié les relais le long des voies afin de garantir un signal constant.
"Les relais sont placés tous les deux kilomètres, sur un Paris-Lyon, cela en fait donc 200. Mais le plus gros défi se situe dans l'architecture du réseau, auquel il faut systématiquement adjoindre un back-up en fibre, cela demande un fort niveau d'investissement", détaille à l'AFP Pierre Lanquetot, directeur des réseaux mobiles chez Orange France.
Si la vitesse n'est pas le problème dans le métro, les opérateurs y sont confrontés à d'autres difficultés, liées à la spécificité des lieux, qui datent le plus souvent de plus d'un siècle. "Nous faisons face à des problèmes de dissipation calorifique de nos équipements, et au peu de place disponible dans les locaux de la RATP", regrette-t-on chez Bouygues Telecom pour expliquer la faible couverture.
Une problématique dont a conscience la RATP, qui visait initialement il y a quatre ans une couverture totale en 4G pour 2015, et a intensifié la coopération avec les opérateurs pour trouver des solutions n'entraînant pas de perturbations pour ses équipements. "C'est un peu comme lorsque Renault investit dans la Formule 1, ce sont de véritables défis qui permettent de travailler avec les fournisseurs pour améliorer les systèmes. Il y a une logique d'apprentissage", estime M. Lanquetot.
Dans les lieux de transit également, l'internet mobile représente désormais un incontournable pour les gestionnaires d'infrastructures, qu'il s'agisse de gares ou d'aéroports, où le wifi est privilégié. Pour la SNCF, l'été 2016 a été l'occasion d'une généralisation du wifi gratuit dans plus de 175 gares françaises, avec comme objectif de l'offrir dans 345 gares du réseau national comme de certains réseaux régionaux, à l'horizon 2017.
Du côté du groupe ADP qui gère les aéroports parisiens, sa filiale télécoms Hub One a déployé pas moins de 2.000 bornes à Orly et Roissy, afin de proposer une connexion gratuite à 2 mégabits par seconde (Mb/sec) aux passagers. "Nous avons estimé que, pour l'heure, il n'était pas nécessaire de proposer plus, tout en sachant que rapidement, il faudra augmenter le débit car les attentes iront dans ce sens", explique à l'AFP Bertrand Laurioz, directeur général de la division télécom de Hub One.
Un investissement conséquent pour le gestionnaire des aéroports parisiens mais nécessaire, estime-t-on à Hub One, tant les besoins des passagers évoluent rapidement. "Il y a 18 mois, avoir une couverture wifi était considéré comme largement suffisant. Désormais, il faut qu'il soit gratuit, de qualité et avec du débit, sinon les utilisateurs se plaignent très rapidement", rappelle M. Laurioz, avec les conséquences que cela a pour l'image de l'entreprise.
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