David Fattal invente la 3D de demain

Auteur(s)
VL
Publié le 23 décembre 2014 - 16:05
Mis à jour le 24 décembre 2014 - 16:39
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David Fattal, fondateur de Leia Inc.
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Diplômé de Polytechnique et de Stanford, David Fattal est le nouveau génie de la 3D.
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A 35 ans, David Fattal a déjà un CV impressionnant. Docteur en physique, il a trouvé une application concrète à ses recherches à travers une forme révolutionnaire d’images en 3D, et créé une société pour la développer.

Physique des particules, mécanique quantique: des termes qui font penser au sosie du professeur Tournesol, enfermé dans son laboratoire, théorisant des concepts dont ne on verra les applications que dans des décennies. Le contraire de ce qu’inspire David Fattal. A 35 ans, ce Français vient d’inventer une nouvelle technologie 3D qui pourrait débarquer sous peu sur nos smartphones, et avec le temps envahir tous nos écrans.

Loin du rat de laboratoire, le jeune homme passionné de physique, de danse et de science-fiction vit depuis des années aux Etats-Unis, d’où cet accent qui rappelle celui du Québec. Installé dans la Silicon Valley, temple de l’industrie informatique au sud de San Francisco, il y a débarqué en 2001, son diplôme de Polytechnique en poche, pour poursuivre ses études au sein de la très prestigieuse université de Stanford. Il fera également un passage au non moins célèbre MIT (Massachusetts Institut of Technology) qui le consacrera en 2013 "innovateur français de l’année".

Un parcours bluffant, ardu, mais presque évident pour ce natif des Hauts-de-Seine, fils de deux biologistes, "toujours premier de la classe à l’école" et "exposé depuis tout jeune" au milieu scientifique. "Pratiquement tous les week-ends, au lieu d’aller au cinéma, j’allais avec mon père au Palais de la découverte à Paris. J’adorais voir les expériences, ce qui me passionnait c’était la physique des particules, les lasers", confiait-il à FranceSoir en juillet dernier.

"A l’époque on m’avait dit: +si tu veux comprendre ces phénomènes, il faut faire de la mécanique quantique+". Pour comprendre, il rêve donc de devenir physicien sans vraiment savoir en quoi consiste ce métier. Le cadeau de Noël dont-il se souvient? Le livre d’un prix Nobel de physique.

"Je voulais faire quelque chose qui ait un impact immédiat"

Son inspiration, il la trouve également dans les films de science-fiction, Star Wars en tête. "Tout le monde a vu l’hologramme de la princesse Leia, la téléportation, les voyages à la vitesse de la lumière. C’est certain que ça a eu une influence sur moi".

A Stanford, une université qu’il choisit pour son département de physique, ses quatre professeurs successivement lauréats du prix Nobel, mais aussi son "incroyable qualité de vie", David Fattal passe ses nuits à "compter les photons", les particules de la lumière, un travail qui nécessite de l’obscurité. Ses journées, il les consacre au beach-volley. Il ressort de l’université avec un PHB (doctorat) en physique.

David Fattal a 26 ans lorsqu’il est engagé en 2005 par le géant de l’informatique Hewlett-Packard qui cherche à développer des ordinateurs quantiques, c’est à dire hyper-rapides. Mais "si cette technologie voit jamais le jour, ce ne sera pas avant une vingtaine ou une trentaine d’années. Moi, je voulais faire quelque chose qui ait un impact immédiat. J’ai commencé à travailler sur les interconnexions optiques, c'est-à-dire essayer de remplacer l’électricité par la lumière pour augmenter la puissance des ordinateurs". C’est en travaillant sur ce concept que le jeune homme découvre des applications possibles dans la 3D.

Il crée pour cela en janvier dernier la société Leia Inc., toujours en référence à la fameuse princesse de La Guerre des étoiles.

Les technologies 3D sans lunettes actuelles imposent au spectateur de rester immobile ou ne sont que des écrans 2D qui détectent les mouvements et adaptent leurs images en conséquence, comme sur le Fire Phone d'Amazone. La technologie développée par David Fattal s’apparente plus à un hologramme. Si l’image ne surgit pas à 30 centimètres de l’écran comme dans les films, deux personnes postées à différents endroits auront deux visions différentes de l’image.

"Des idées, des idées, des idées"

A cours terme, Leia Inc. voudrait sortir un premier produit sur le marché "juste pour démontrer qu’il est possible de faire de l’holographie mobile sur un téléphone portable, une montre, un petit module qu’on peut emmener avec soi. A long terme, on voudrait remplacer tous les écrans 2D portables".

Un gros chantier en perspective donc pour David Fattal, et ce ne devrait pas être le seul tant l’esprit du physicien aux 60 brevets déposés est bouillonnant: "Les phénomènes physiques, j’y pense tout le temps. Je me réveille le matin, je suis sous la douche j’ai des idées, des idées, des idées".

Mais ce jeune papa se réserve aussi du temps pour son autre passion. Après avoir fait partie d’une troupe professionnelle de salsa avec sa femme, il s’attaque à présent à la danse classique…

 

 

 

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