Espace : la sonde Osiris est partie rejoindre l'astéroïde Bennu
Osiris-Rex, la sonde de la NASA chargée de réaliser un prélèvement sur un astéroïde, a été lancée avec succès depuis Cap Canaveral en Floride dans la nuit de jeudi à ce vendredi 9. Le début d'une mission de sept ans qui lui fera toucher du doigt Bennu, un astéroïde notamment célèbre car il fait partie des corps célestes potentiellement dangereux.
La sonde devrait atteindre ce gros caillou en août 2018 et se placer en orbite autour de lui pendant deux ans au cours desquels elle devra recueillir autant d'informations que possible. Puis viendra le moment d'une manœuvre inédite: prélever au moins 60 grammes de matériaux à la surface de l'astéroïde, et enfin rapporter ce souvenir sur Terre. Un retour prévu pour 2023.
La mission d'Osiris a largement fait la publicité du risque de collision entre la Terre et Bennu. Celui-ci n'est pourtant que de un sur 2.500 selon la NASA -ce qui est déjà beaucoup à l'échelle de l'Univers. Tous les six ans, Bennu s'approche de la Terre, et l'agence spatiale américaine considère que le risque sera à son plus haut niveau entre 2175 et 2196.
Un risque à prendre avec des pincettes car il est encore difficile de prévoir avec précision la trajectoire d'un astéroïde. C'est d'ailleurs l'une des missions d'Osiris que d'améliorer ces connaissances. En s'approchant de Bennu, il pourrait mesurer "l'effet Yarkovsky". C'est à dire l'impact des phénomènes thermiques sur la trajectoire d'un astéroïde lorsque celui-ci s'approche du Soleil (l'orbite de Bennu le situe le plus souvent au-delà de celle de la Terre par rapport à notre étoile).
Si impact il devait y avoir au XXIIe siècle, ce ne serait pas la fin du monde, loin de là. Mais avec ses près de 500 mètres de diamètre et 77,6 millions de tonnes, Bennu pourrait causer des dégâts catastrophiques si il tombait sur une région habitée, lancé à quelque 100.000 km/h.
Mais la mission principale d'Osiris, à l'instar du programme Rosetta/Philae, est d'étudier les origines exogènes de la vie. Selon cette théorie largement partagée par la communauté scientifique, les éléments nécessaires à l'apparition de la vie sur Terre (eau et éléments carbonés notamment) y ont été apportés par les corps célestes. La sonde pourrait donc apporter la preuve que l'eau telle que nous la connaissons vient des astéroïdes.
Les relevés d'Osiris pourrait aussi permettre d'en apprendre plus sur le potentiel minier des astéroïdes, à l'heure où certains envisagent d'exploiter un jour ces corps célestes, qui renfermeraient des millions de tonnes de métaux précieux.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.