La première échographie cardiaque à distance a eu lieu en Corrèze
C'est une première mondiale. Une expérimentation inédite a été lancé à Lubersac (Corrèze) pour tester un prototype d'échographie cardiaque à distance, une technologie qui pourrait permettre à long terme de dépister des pathologies jusque sur un bateau ou dans l'espace. Développé grâce à un financement de l'Agence spatiale européenne (ESA) et conçu par le Dr Eric Lefebvre, médecin échographiste fondateur de la société Adechotech spécialisée dans la télé-médecine, ce prototype a été présenté ce jeudi à la presse.
Dans la maison de santé de Lubersac, un assistant place un bras robotisé portant une sonde à ultrasons sur le thorax du patient. De son cabinet de Saint-Yrieix-la-Perche, dans le département voisin de la Haute-Vienne, le cardiologue Patrick Dary dirige la sonde en temps réel à l'aide d'un joystick pour réaliser son diagnostic en direct sur son écran de contrôle. "Il suffit que le cabinet où se trouve le patient bénéficie d'une connexion à la fibre optique (très haut débit) pour que le transfert de données s'effectue en temps réel", explique Patrick Dary à Sciences et Avenir.
Si elle est déjà pratiquée depuis plusieurs années, la télé-radiologie se déroulait jusque-là en deux temps. Les manipulateurs faisaient des examens, puis les données étaient transmises par internet. "Or la télé-échographie cardiaque nécessite d'être effectuée en temps réel car le cardiologue a besoin de maîtriser la sonde lui-même pour établir son diagnostic. Avoir l'image en temps réel est donc une véritable révolution pour la cardiologie", explique Patrick Dary.
Réduisant les distances, cette technologie pourrait, à terme, permettre de réduire les inégalité d'accès aux soin, surtout en milieu rural comme à Lubersac où l'hôpital le plus proche se trouve à 40 minutes en voiture. Ce dispositif est "aussi destiné à repérer et prendre en charge l'insuffisance cardiaque, première cause d'hospitalisation en France. Et pourquoi pas par la suite dépister à distance des cardiopathies", avance Patrick Dary, rappelant toutefois qu'il faudra recruter une centaine de patients pour tester cette application et améliorer le prototype.
Pour l'heure, 20 patients ont été examinés à distance à Lubersac, du 16 au 27 novembre, dans le cadre des premiers tests.
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