Microscope : le satellite qui défie la relativité d'Einstein bientôt au travail
La question qui met en ébullition la communauté scientifique devra encore attendre pour avoir sa réponse. Le lancement du satellite Microscope, l'engin qui doit défier la théorie de la relativité, a été une nouvelle fois reporté. Prévu pour le vendredi 22, puis pour le samedi 23, le décollage devrait finalement avoir lieu ce dimanche 24 vers 23 heures (heure de Paris), si la météo ne vient pas une troisième fois gâcher la fête.
Microscope n'a peut-être pas le glamour d'un Curiosity (le rover de la NASA sur Mars) ou la célébrité d'une Rosetta, mais il n'en a pas moins un rôle considérable. Il pourrait en effet répondre à un contentieux physique vieux de plusieurs décennies et mettre à mal le grand Albert Einstein lui même.
Le satellite pourrait enfin répondre à la question fatidique: que se passe-t-il si on lâche simultanément une balle de tennis et une boule de bowling du quatrième étage? Pas de quoi dépenser des millions en matériel spatial a priori.
Mais le principe selon lequel deux objets de masses différentes chutent à la même vitesse dans le vide-appelé principe d'équivalence- est à la base de la théorie de la relativité générale d'Einstein, mais est aussi vieux comme Galilée. Depuis, le test à deux balles a été mené à de nombreuses reprises (de manière autrement plus scientifique) et a validé le principe d'équivalence jusqu'à 13 chiffres après la virgule.
Pourquoi alors s'obstiner? Parce que la relativité générale induit des principes (sur la gravité et la déformation de l'espace-temps entre autres) qui permettent de déchiffre l'infiniment grand. Mais la physique quantique, notamment la théorie des cordes, qui s'applique à l'infiniment petit ne fonctionne que si le principe d'équivalence n'existe pas. Et les deux camps s'écharpent puisque rien n'a pu les départager.
C'est donc cette tache qui incombe à Microscope. Le satellite a été conçu pour reproduire les conditions d'une chute de deux objets de masses différentes situés en son sein. Sa mise en orbite doit permettre de recréer cette chute sans fin et livrer des données allant jusqu'à 15 chiffres après la virgule.
Si ces données montrent des différences de vitesses, la relativité générale perdra ses fondements. Mais si aucune différence n'est constatée, cela ne démontrera pas le principe d'équivalence, seulement qu'il s'applique encore à un tel degré de précision.
Microscope va être lancé en même temps que Sentinelle 1B, qui doit lui observer la surface du globe et notamment prévenir et étudier les catastrophes naturelles en collaboration avec son jumeau Sentinelle 1A déjà en orbite.
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