Mission Rosetta : Philae est toujours silencieux
Les scientifiques de la mission Rosetta espéraient avoir des nouvelles de Philae au mois de novembre, mais le robot posé sur la comète "Tchouri" (67P/Tchourioumov-Guérassimenko de son véritable nom) depuis un peu plus d'un an ne donne toujours pas signe de vie.
Les circonstances pour entrer en contact avec Philae s'étaient pourtant améliorées. Cela nécessite en effet que la sonde Rosetta, toujours en orbite autour de la comète, puisse relayer le signal. Mais elle avait dû s'éloigner de "Tchouri" ces derniers mois du fait de son approche du soleil, lorsque la comète rejette de nombreux débris dans son sillage.
En novembre, Rosetta a pu retrouver une distance de l'ordre de 200 kilomètres avec la comète. Cela avait été suffisant en juin et juillet dernier pour établir des contacts sporadiques avec Philae. Début novembre, Jean-Pierre Bibring, responsable scientifique de Philae à l'ESA (Agence spatiale européenne), confiait à FranceSoir espérer rétablir le contact "dans les semaines qui viennent, peut-être même pour le jour anniversaire du 12 novembre". Mais depuis, rien.
"Il demeure une grande part de risque et d’inconnu", concédait déjà l'astrophysicien. Le robot aurait pu en effet mal supporter la phase d'activité intense de la comète à proximité du Soleil: "par exemple, du matériau sombre, carboné, peut s’être déposé sur les panneaux et bloquer le rayonnement solaire".
Tout espoir n'est cependant pas perdu et le Cnes (Centre national d'études spatiales) compte tenter de nouvelles prises de contact en décembre et peut-être même en janvier. Mais les chances s'amenuisent à mesure que "Tchouri" s'éloigne du Soleil, seule source d'énergie de Philae.
Le courageux robot avait joué de malchance dès ses premiers pas sur la comète. Il avait touché le sol à l'endroit prévu, mais ses harpons ne s'étaient pas déclenchés. Il avait alors rebondi avant de finalement se poser un pied en l'air et en partie à l'ombre. Il avait donc dû être mis en sommeil juste après ses premières mesures en novembre, et son réveil estival avait été bref.
Mais même si Philae restait silencieux à jamais, il a déjà envoyer de nombreuses données qui ont permis d'en apprendre énormément sur les comètes et les origines de la vie. Associées à celles recueillies par Rosetta -dont la mission doit se poursuivre jusqu'en septembre- elles serviront à "des générations de jeunes scientifiques", selon Jean-Pierre Bibring.
Dès l'atterrissage de Philae le 12 novembre 2014, de nombreux membres des équipes scientifiques avaient déclaré que la mission pouvait déjà être considérée comme un succès.
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