Multiplication des problèmes de santé psychologique et psychiatrique : quelle place pour les robots ?

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FranceSoir
Publié le 13 novembre 2020 - 12:46
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Nathalie rend visite à son mari dans la bulle gonflable testée par l'Ehpad de Bourbourg, le 25 mai 2020
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© DENIS CHARLET / AFP
La pandémie de COVID19 augmente les problèmes de stress et d'anxiété
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Des centaines de millions de personnes dans le monde souffrent de problèmes de santé mentale, notamment l'anxiété et la dépression qui sont les plus courants. La pandémie de Covid-19 n’a fait qu’aggraver cette situation. Si les professionnels de la santé mentale sont divisés concernant les bienfaits de la technologie comme outil d’appui thérapeutique, un facteur devient de plus en plus évident: de nombreuses personnes préfèrent aborder leurs problèmes psychologiques ou psychiatriques avec un confident non humain, un robot par exemple, ou un autre outil doté d’intelligence artificielle.

Pourquoi préfère-t-on se confier à une machine?

Les professionnels de la santé mentale sont en général tous d’accord avec l'idée qu'une approche basée sur l'IA ne pourra jamais offrir d'empathie réelle, compétence humaine de base pour traiter les problèmes psychologiques et psychiatriques. Cependant, depuis longtemps, avant même l’explosion des technologies dirigées par les algorithmes et l’ère des chatbots, il est connu que quelqu’un soucieux de son état psychologique préférerait se tourner vers des procédés neutres et moins intimes, comme les tests “psycho” proposés par les livres ou magazines, plutôt que de consulter face à face avec un professionnel de santé. Cela est dû à la stigmatisation liée aux problèmes psychologiques et psychiatriques, et à la peur à être jugé par une autre personne.
Aujourd’hui, selon une enquête qui date de début octobre de Workplace Intelligence et d'Oracle,  seuls 18% des 12 000 travailleurs interrogés dans le monde entier préfèrent les humains aux robots ou aux questionnaires automatisés, pour aborder des questions de santé mentale. Plus de la moitié, 68% préfère parler à un robot du stress et de l'anxiété au travail, plutôt qu’à leur responsable direct au bureau. 80% des gens ont indiqué être ouverts à l'idée de s’adresser à un robot comme thérapeute ou conseiller psychologique.
Outre le critère important de la confidentialité des réponses, le rapport identifie l'accessibilité de l'aide 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 comme une des raisons pour se tourner vers les machines.

On est plus honnêtes quand on n'est pas face à un humain

Selon des chercheurs, en utilisant des systèmes de réponse vocale automatisée par téléphone, les patients sont plus susceptibles d'être honnêtes que lorsqu'ils parlent à une personne réelle. Même constat avec les chatbots, qui sont parfaitement adaptés comme outil de base et de prise de contact initial pour les professionnels de la santé mentale.
En outre, même s’ils sont très loin de la sensibilité du cerveau humain, les algorithmes peuvent déjà être entraînés pour reconnaître des émotions dans le ton de voix ou dans le vocabulaire employé dans les publications sur les réseaux sociaux. Ces technologies permettent même de détecter immédiatement des personnes à haut risque, présentant par exemple des tendances toxicomanes ou suicidaires.

Le risque de piratage des données psychologiques et psychiatriques

Avec l’explosion du nombre d’applications et d’objets connectés capables de collecter les données physiques, émotionnelles et donc aussi psychologiques, ces informations intimes et extrêmement sensibles sont plus exposées aux piratages informatiques. En Finlande par exemple, le Centre de psychothérapie Vastano, présent dans 300 villes dans tout le pays, a été victime d’un piratage sans précédent. Des milliers de dossiers de patients en psychothérapie ont été volés  et certains ont été publiés, sur fond de chantage.
Ce pays nordique, qui est, selon l’ONU, le pays européen le plus touché par les maladies mentales, doit maintenant rassurer sa population pour qu'elle ne se détourne pas des services de santé mentale, car les victimes réfléchissent maintenant à deux fois avant de confier leurs données et problèmes psychologiques au système informatique d’un centre de santé, ou encore pire à un robot ou un chatbot.

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