Pollution spatiale : visualisez les dangereux débris en orbite autour de la Terre
On les savait nombreux mais pouvoir les visualiser rend le problème plus palpable : des millions de débris spatiaux sont en orbite autour de la Terre et peuvent être autant de sources de collision dangereuse pour des satellites ou la Station Spatiale Internationale.
La pollution spatiale est loin d’être anodine. En quelques décennies, l’Homme a chargé l’orbite terrestre de débris liés à l’envoi de satellites et de fusées dans l’espace. Plus de 130 millions d’objets (dont 5400 de plus d’un mètre, 34 000 de plus de 10 cm et 900 000 de plus d’un centimètre et plus de 130 millions de moins de 1 millimètre) tournent autour de la Terre. Si on les savait donc nombreux, on se figure mieux l’ampleur du problème grâce à l’outil de visualisation de LeoLabs.
Cette entreprise californienne spécialisée dans le suivi des débris spatiaux en orbite terrestre basse permet de se rendre compte des traces laissées par les quelque 5 500 satellites lancés ces cinquante dernières années.
D’où viennent les débris spatiaux ?
C’est lorsqu’ils cessent de fonctionner, parce qu’ils sont en fin de vie ou qu’ils tombent en panne, que ces objets peuvent devenir source de pollution. En vieillissant, les appareils restent souvent en orbite mais peuvent se fragmenter voire exploser, dispersant une grande quantité de débris. A ceux-ci s’ajoutent les brisures générées lorsque des épaves de satellites, de fusées ou les débris eux-mêmes se percutent.
Pourquoi les débris spatiaux sont dangereux ?
Le danger, c’est justement que les collisions entre objets se multiplient et qu’ils entraînent des dégâts sur les satellites ou sur la Station Spatiale Internationale par exemple. Il y a quelques semaines, rapporte National Geographic, deux débris de taille imposante se sont frôlés à 25 m et ont donc bien failli se percuter. Ils se démarquent par leur taille : plus de 8 mètres pour l’un, qui constituait le 3e étage d’une fusée, 5 m de long pour un satellite qui dispose également d’une flèche stabilisatrice de 17 m. Selon le PDG de LeoLabs Daniel Cerpeley, interrogé par National Geographic, leur collision aurait généré deux grands nuages « qui se seraient étalés comme une coquille de débris autour de la Terre ». Ils auraient ensuite stagné pendant des siècles, avant de redescendre vers nous et de brûler dans l’atmosphère.
Tant qu’ils sont en orbite, ces débris font courir un danger réel pour la Station Spatiale Internationale. A trois reprises cette année, elle a dû procéder à une manœuvre d’évitement pour s’écarter de la trajectoire de débris.
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Peut-on dépolluer l’espace ?
De nombreux projets sont à l’étude pour tenter d’endiguer ce phénomène de pollution croissant. Pour l’instant, aucun n’a réellement fait ses preuves mais les scientifiques restent optimistes. Le Royaume-Uni vient d’annoncer se lancer dans la construction d’un satellite nettoyeur. Baptisé The Claw (la griffe), cet appareil sera doté d’une pince lui permettant d’attraper les objets et de les guider vers l’atmosphère où ils devraient se désintégrer en toute sécurité. Selon les spécialistes, le temps presse : « Dans quelques années, nous ne pourrons peut-être pas accéder aux orbites ou nous rendre aux stations spatiales, aux télescopes ou aux satellites comme nous pouvons le faire maintenant et cela fera reculer la race humaine », estime Jacob Geer, responsable de la surveillance à l’Agence spatiale britannique.
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