Pourquoi les zèbres ont-ils des rayures ?
Les rayures du zèbre posent de grosses interrogations sur leur utilité aux biologistes depuis longtemps. Plusieurs études, ces dernières années, apportent une réponse à cette bizarrerie animale.
Mais à quoi peuvent bien servir les rayures des zèbres? Cette particularité des seuls équidés à rayures intrigue les scientifiques depuis plusieurs générations. Plusieurs hypothèses ont été émises: faciliter le camouflage dans les hautes herbes de la savane, troubler les prédateurs à la vue basse, réduire la chaleur du soleil africain…
Il n'en est rien. C'est pour éviter les insectes. Un chercheur britannique, Tim Caro, a consacré la majeure partie de son temps, ces dernières années, à étudier la question. Dans une étude publiée en avril 2014 par la revue scientifique Nature Communications, il expliquait que la robe rayée du zèbre l'aide à lutter contre les insectes et autres parasites qui pullulent près des grands troupeaux qui cheminent à travers la savane africaine. En effet, il semblerait que les surfaces rayées sont moins attirantes pour les moustiques, mouches et autres taons, qui leur préfèrent les surfaces unies.
Dans un autre article paru en février 2019 dans la revue Plos One, Tim Caro a expliqué ce phénomène et pourquoi les zèbres sont moins la cible des mouches tsé-tsé et des taons. De loin, les rayures ne servent à rien: les zèbres, comme les autres chevaux, attirent les insectes par leur odeur. Mais de près, tout change: en arrivant sur les chevaux, les insectes ralentissent pour l'atterrissage, alors qu'ils ne le font pas pour les zèbres. Les rayures procurent une illusion d'optique, hypothèse confirmée par une expérience des équipes de Tim Caro qui ont habillé des chevaux avec des tuniques zébrées: comme pour les zèbres, ces chevaux déguisés ont été moins attaqués par les mouches et les taons, qui n'arrivaient pas à visualiser les zones d'atterrissage.
En 2012 déjà, des chercheurs britanniques expliquaient dans le Journal of Experimental Biology qu’ils avaient déposé dans un champ équestre plusieurs tableaux enduits de colle à insectes: un blanc, un noir, et plusieurs avec des rayures de tailles différentes, puis ils ont compté le nombre de taons collectés par chaque tableau. Les résultats montraient que le tableau avec le dessin ressemblant le plus à celui des zébrures était celui qui a collecté le moins d’insectes.
A noter que tous les zèbres ont des rayures différentes ce qui permet, à la manière d'un code-barres, aux scientifiques de différencier les individus entre eux.
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