Apollo 11- Premiers pas sur la Lune : une mission à hauts risques

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La rédaction de France-Soir
Publié le 15 juillet 2019 - 16:49
Mis à jour le 20 juillet 2019 - 19:34
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Le module de commande d'Apollo 11 vu depuis le module lunaire.
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©NASA/AFP
Neil Armstrong et Buzz Aldrin photographient le module de commande en descendant vers la Lune, sans savoir s'ils le reverront.
©NASA/AFP

Les premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune le 21 juillet 1969 ont été une victoire au bout d'une course contre le temps et l'URSS. Une course dans laquelle la sécurité des pionniers de l'espace n'a pas été une priorité absolue. Lorsqu'Apollo 11 prend son envol, la NASA envisage l'échec total, et notamment que les deux astronautes restent piégés sur la Lune.

Cinquante ans après, c'est encore le plus incroyable dans l'exploit d'Apollo 11: aucun problème technique majeur n'a compromis la mission, ou coûté la vie à l'équipage.

Il serait inconcevable aujourd'hui d'envoyer des hommes dans l'espace avec de tels doutes sur leurs chances de survie. Le 21 juillet 1969, cela ne fait que 66 ans que le premier aéroplane a quitté le sol, 22 ans que le mur du son a été passé, huit ans qu'un homme a été dans l'espace.

Surtout, la NASA a un calendrier très serré. Les Etats-Unis, après avoir été battus dans toutes les premières fois spatiales par l'URSS, doivent gagner la course à la Lune. Et ce avant la fin de la décennie pour tenir la promesse du défunt président Kennedy. Bref, le programme a dû être précipité et les négligences avaient déjà coûté la vie à l'équipage d'Apollo 1.

Voir: Apollo 11 - le "Yes, we can" de John F. Kennedy en 1961

Les précédentes missions ont permis de tester la plupart des systèmes, mais l'alunissage et le redécollage n'ont jamais été réalisés. La crainte principale est donc que les deux astronautes se crashent ou soient incapables de quitter la Lune.

"Le destin a décidé que les hommes qui sont allés sur la Lune pour explorer en paix resteraient sur la Lune pour y reposer en paix. Ces braves hommes, Neil Armstrong et Edwin Aldrin, savent qu'il n'y a pas d'espoir de les récupérer". Le discours alternatif prévu par le Président Nixon illustre cette inquiétude. Les opérations ont montré qu'elles étaient fondées.

Le voyage initial se passe sans problème majeur jusqu'à la séparation des modules lunaires et de commandement. Mais lorsque le module "Eagle" amorce sa descente, les alarmes non-identifiées s'enchaînent. L'ordinateur de bord, moins puissant qu'un Smartphone moderne, est saturé. Armstrong et Aldrin poursuivent leur route.

Mais l'ordinateur les guide vers un cratère et une zone rocheuse. Neil Armstrong décide alors d'allonger sa trajectoire et se pose finalement presque à court de carburant.

Sur place, une suite de mini-fiasco témoignera de la sûreté relative du module. Les deux hommes peinent à ouvrir la porte. L'échelle n'est pas totalement descendue et Armstrong se demande un instant s'il sera capable de remonter. Buzz Aldrin casse l'interrupteur de mise sous tension du réacteur, ce qui risque de compromettre la mise à feu. Heureusement, Houston peut lui en donner la position. Il devra finalement utiliser un stylo pour le lancer.

L'exploit de marcher sur la Lune a été réalisé, mais la phase la plus incertaine arrive. Si le moteur, jamais testé dans ces conditions, ne fonctionne pas, il n'y a pas d'alternative, pas de retour sur Terre. De plus, Michael Collins ne sait pas plus que la NASA où s'est exactement posé le module. Pendant de longues heures il demeure le seul humain à n'être ni sur la Lune ni sur Terre, avec la crainte qu'on lui ordonne de rentrer seul.

Mais presque par miracle, le moteur du module se met en route. Après deux nouvelles révolutions autour de la Lune, Collins aperçoit ses compatriotes et les deux composantes du vaisseau peuvent se rejoindre. Le pire est passé. Trois jours plus tard, Armstrong, Aldrin et Collins amerrissent et sont accueillis en héros. Ils passeront cependant des semaines en quarantaine. La NASA envisage qu'ils aient pu attraper un virus lunaire. Idée qui ferait rire aujourd'hui et qui en dit long sur la méconnaissance de l'espace à l'époque, et sur le saut dans l'inconnu que représentaient les premiers pas sur la Lune.

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