Sur Mars, les débris spatiaux pourraient-ils perturber la mission du robot Persévérance ?
Sur Terre, de nombreuses personnes cherchent et attendent fiévreusement des preuves de vie extraterrestre. C’est la raison pour laquelle toute photo prise par le robot Persévérance, actuellement en mission sur la planète Mars, est analysée et scrutée avec attention, parfois un peu trop. Dernièrement, une photo de filaments ressemblant à des spaghettis avait été l’objet de nombreuses spéculations, car l’objet n’est pas naturel… La Nasa vient d’annoncer avoir confirmé que ces filaments sont des débris de nylon déposés lors de l’atterrissage de Perseverance.
Un “centre” naturel de collecte de débris sur Mars
Perseverance, le “rover” de la NASA a atterri sur la planète rouge le 18 février 2021. Pendant plusieurs mois, le robot a exploré la planète Mars pour collecter de nombreux prélèvements, et pourquoi pas, des indices de vie extraterrestre. Une boule de filaments ressemblant étrangement à des spaghettis, prise en photo en juillet dernier, avant d'être emportée par le vent, a été au centre des spéculations des amateurs d’espace et d’extraterrestres. Il s'agirait, selon la NASA, d'un morceau de filet en Dacron, un polyester haute ténacité appartenant au bouclier thermique de Persévérance. Soumis à des forces importantes, le filet semble avoir été détérioré jusqu'à s’être effiloché, ce qui lui a donné cet aspect filamenteux. Ce débris a été retrouvé près de «Hogwallow Flats», un endroit qui semble être devenu un point de collecte naturel pour les débris du matériel d’entrée, de descente et d’atterrissage (EDL), emportés par le vent à environ 2 km au nord-ouest des zones d'atterrissage. Au fur et à mesure que de plus en plus d'images de la région de Hogwallow Flats ont été envoyées sur Terre, de plus en plus de débris EDL ont été repérés par les équipes d'exploitation.
Des débris pourraient porter préjudice au bon déroulement de la mission
Malgré le fait que l'atterrissage ait été volontairement réalisé à une distance importante de la zone d'étude, les restes portés par le vent pourraient contaminer les échantillons prélevés sur place. Le 24 juillet 2022, l'équipe de suivi des opérations a répertorié environ une demi-douzaine de débris présumés d'EDL dans cette zone. Le mois dernier, Perseverance avait déjà repéré un morceau de métal brillant. Pour assurer le bon déroulement de la mission, les chercheurs affirment étudier ces débris, ce qui permettra aussi d’améliorer la préparation de futures missions. Bien qu'il n'y ait pas de problèmes immédiats identifiés par les équipes pour le moment, les équipes documentent les matériaux de débris de l'EDL au fur et à mesure qu'ils sont identifiés, et prennent la question très au sérieux. De plus, le rover transporte un ensemble de tubes témoins, qui sont des tubes préchargés avec des matériaux systématiquement exposés aux environnements martiens et au rover pour fournir une documentation supplémentaire sur la propreté des échantillons. Les ingénieurs ont également envisagé, selon la NASA, la possibilité que les débris EDL puissent être une source de risque d'enchevêtrement pour le rover et ont conclu qu'un tel risque est faible. Alors que Persévérance continue de collecter des échantillons pour un éventuel retour sur Terre, les équipes d'imagerie de Persévérance continueront d'examiner les images du terrain pour détecter d'éventuelles sources de débris. Les équipes d'échantillonnage continueront également de surveiller les sources potentielles de contamination pour assurer l'intégrité de la cache d'échantillons retournée.
Comment éviter les débris spatiaux de ce type de mission ?
Il convient de noter que les débris rejetés sont courants dans les missions spatiales. Cependant, l’importante quantité de restes retrouvés semble préoccuper les chercheurs. Pour éviter les débris spatiaux, il serait important que les ingénieurs qui conçoivent du matériel de descente et d’atterrissage tiennent compte de “l’impact de leurs conceptions sur Mars et des exigences de la mission”.
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