Une flotte de trains à hydrogène en Allemagne
Grâce à la technologie de la multinationale française Alstom, la région allemande de Basse Saxe a annoncé la mise en circulation d’une flotte de 14 trains qui remplacent le diesel par l’H2 (hydrogène) pour son réseau régional de transport public.
Un nuage d’échappement… non polluant !
Les trains d'Alstom, baptisés Coradia iLint, ne font presque aucun bruit et peuvent dégager un nuage de gaz d'échappement au début de leur parcours. Mais ceci est entièrement écologique, car le nuage est issu de la vapeur et de l'eau condensée. Le train peut transporter 310 passagers, soit 30 personnes de plus que ses homologues diesel du même type. Les vitesses vont de 80 à 120 kilomètres par heure (km/h), Alstom revendiquant une vitesse de pointe de 140 km/h. Grâce à une autonomie de 1 000 km, les trains peuvent fonctionner toute une journée grâce à un seul plein d’hydrogène.
En utilisant un total de 14 trains à hydrogène dans la région, 1,6 million de litres de diesel par an ne sont plus consommés. Cela correspond à une économie d'émissions de 4 400 tonnes de dioxyde de carbone.
Le train à hydrogène, économique à long terme
Selon les entreprises allemandes impliquées dans le projet et Alstom, le projet peut être amorti sur une durée de 25 à 30 ans, après environ un tiers de sa durée de vie, malgré des coûts d'acquisition plus élevés. La raison est le prix plus bas de l'hydrogène, et l'attente que le prix de l'hydrogène augmentera moins que le prix du diesel. La rentabilité dépend également de la provenance finale de l'hydrogène. L'hydrogène utilisé actuellement est un déchet d’un parc chimique, ce qui est moins écologique que l'hydrogène vert produit par électrolyse avec de l'électricité verte, mais plus économique car il ne suppose aucun coût à la région.
Un exemple à suivre ?
Comme le confirme Alexandre Charpentier, expert ferroviaire chez Roland Berger pour le média suisse Le Temps, "les trains à hydrogène sont particulièrement pertinents pour les petites lignes régionales, où le coût d'une transition vers l'électrique est trop conséquent par rapport à la rentabilité de la liaison." Le train à pile à combustible Coradia iLint suscite, pour cela, un grand intérêt non seulement dans d’autres régions allemandes, mais aussi au niveau national. Le Japon, la Russie, l'Indonésie, le Canada, l'Angleterre, l'Autriche, la Norvège et les Pays-Bas seraient aussi intéressés par le développement d'un réseau de trains à hydrogène, et la France et l'Italie auraient déjà signé des contrats pour une dizaine de trains avec Alstom.
En France, un contrat pour 12 rames destinées à quatre régions a été signé en avril 2021 pour des tests prévus fin 2023. La SNCF aurait choisi les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Occitanie pour le déploiement de ces trains verts. La mise en service commerciale arriverait seulement en 2025. Avec près de deux ans de retard sur les ambitions initiales du gouvernement. "Notre objectif est de donner envie, de montrer que ça marche", déclarait Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs. À la différence des allemands, les trains français Coradia iLint seront bimodes, capables également de rouler sous caténaires en traction électrique, ce qui assurerait une autonomie allant jusqu'à 600 km sur les lignes non électrifiées.
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