Déconfinement du métro : Le casse-tête des gestes barrières pour le gouvernement Macron
Une étude complète démontre que le métro de la ville de New York est un important diffuseur, sinon le principal vecteur d’infection par le coronavirus dans toute la ville en mars 2020. Une observation à prendre en compte pour le déconfinement afin de respecter les gestes barrières de distanciation sociale. Le vélo qui permet une distance quasi naturelle de 1 mètre entre cycliste sera surement le grand gagnant du déconfinement, la sécurité routière prônant une distance de 1.5 mètre entre cycliste et voiture. Les trottinettes électriques ne seront pas en reste.
Le métro a permis la prolifération de l’épidémie massive de coronavirus à New York
L’arrêt quasi-total du métro dans Manhattan est fortement corrélé avec la baisse des nouveaux cas (Baisse du trafic de plus de 90% à fin mars 2020). Le rapport de 21 pages du très respecté Bureau National de Recherche Economique du MIT (NBER) préparé par Jeffrey Harris, du 16 Avril 2020, démontre que le système de métro multi-tentaculaire de la ville de New York est un important diffuseur, sinon le principal vecteur d’infection par le coronavirus dans toute la ville en mars 2020.
L’analyse porte sur le nombre de jours nécessaire pour observer un doublement du nombre de nouveaux cas. L’étude a utilisé le nombre d’entrées dans le métro (mesure du nombre de passages dans les tourniquets) par bouche de métro, rapporté au nombre de cas d’infection au coronavirus par code postal dans ces mêmes quartiers de Manhattan. L’analyse montre une corrélation importante entre les deux observations (passages aux barrière vs nombre de cas infectés). L’auteur conclu donc que la propagation a été facilitée par l’usage du Subway (Métro new yorkais). De plus, l’étude précise que les lignes de « trains locales » ont eu un impact plus important dans la propagation du virus que les lignes express. Les centres d’autobus ont peut-être servi de voies de transmission secondaires vers la périphérie de la ville.
A Paris, le métro est actuellement vide, mais le casse-tête de la distance de 1 mètre se pose.
La RATP estimait début avril qu’elle est à 4% de sa fréquentation habituelle. Des rames avec une capacité de 600 à 700 passagers, dont un tiers assis, n'en comptent qu'une vingtaine à peine sur toute leur longueur "à l'heure de pointe". « On trouve même de la place en gardant les distances de 1 mètre » sur la Ligne 13, la plus longue du réseau et la plus fréquentée. A Châtelet-Les Halles, on compte les passagers sur une main alors que la gare souterraine la plus grande d’Europe compte 26 millions de passagers par an. Aujourd’hui le seul inconvénient pour les usagers est le temps de transport rallongé car les temps d’attentes aux changements sont rallongés.
Les membres du gouvernement ne descendent pas souvent dans le métro, certaines des personnalités ne connaissant même pas le prix d’un ticket, cependant lors du déconfinement, le ministre du transport va avoir du travail pour prévenir le risque de la seconde vague.
Répliquer l’analyse du NBER pour le métro parisien serait utile afin de modéliser la prolifération des virus mais cela demande d’avoir les mêmes données. En heure de pointe il a été observé qu’il y a souvent plus de 4 personnes par metre carré. Une rame de métro faisant 75 mètres de long, en respectant la distance sociale de 1 mètre, seulement 225 voyageurs pourraient donc y rentrer. Ce qui ferait une réduction du nombre de passagers par rame de 660 à 225 voyageurs aux heures de pointes. Une baisse de 66%.
Pour les voyageurs cela se traduirait donc par un temps d’attente plus long, ou alors un temps de voyage allongé. Il faudrait en effet attendre le métro plus longtemps. Cependant le confort de transport en serait accru puisqu'il y aurait plus d’espace.
Si la proximité entre personnes est un des gestes barrières principaux, il est clair que tous les entonnoirs que sont les bouches de métro deviendront vite des espaces à contrôler et à désinfecter.
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Le rapport du National Bureau of Economic Research est disponible ci-dessous. Il fait état d’un grand nombre d’observations statistiques et stipule que les documents de travail du NBER sont distribués à des fins de discussion et de commentaires. Ils n’ont pas fait l’objet d’un examen par les pairs ou n’ont pas fait l’objet d’un examen par le conseil d’administration du NBER qui accompagne les publications officielles du NBER. Source : The subways seeded the massive coronavirus epidemic in New York City
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