Francis Vuibert : "un automobiliste ne sera jamais à plus de 60km d'une borne" de recharge électrique

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Propos recueillis par Pierre Plottu
Publié le 08 décembre 2014 - 18:01
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Francis Vuibert.
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"Les véhicules électriques répondent aux aspirations des Français", assure Francis Vuibert.
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Alors que le groupe Bolloré a annoncé l'installation de 16.000 bornes de recharge pour véhicules électriques en France d'ici quatre ans, retour sur le plan gouvernemental de déploiement de ces infrastructure. Le préfet Francis Vuibert, chef de projet du plan industriel "Bornes électriques de recharge" auprès du ministère de l'Economie, avait répondu aux questions de "FranceSoir" dans une interview en juin dernier.

Quels sont les objectifs du plan que vous êtes en charge de coordonner?

"Le plan prévoit trois objectifs à court terme et une ambition à court/moyen terme. Dans l'immédiat, il s'agit de préparer la transition vers les standards européens de prises de recharge, d'avoir une nouvelle vision partagée des perspectives de vente et d'usage des véhicules électriques à horizon 2020/2030 et de préparer les textes nécessaires à l’interopérabilité de l'ensemble des installations existantes. L'ambition de ce plan, quant à elle, est de faire émerger un réseau national de bornes de recharge publiques indépendant des bornes privées situées au domicile, au travail.... Il faut pour cela mettre en cohérence les initiatives des différents acteurs du secteur".

 

Quelle sera la densité de ce réseau?

"Actuellement, 8.000 points de charge publics sont installés ou en cours de l'être à l'initiative des collectivités locales. L'ambition est de doubler ce chiffre d'ici à la fin de cette année. Ensuite, Arnaud Montebourg (qui était alors ministre de l'Economie, NDLR) veut un point de charge disponible tous les 50 à 60 kilomètres sur l'ensemble du territoire. Ce sera une réalité dès 2016-2017, peut-être même avant. Le but est de mailler le territoire pour qu'un automobiliste ne soit jamais à plus de 60 kilomètres d'une borne, un peu comme ce qui a été fait pour les stations essence sur autoroute. Il est bien sûr évident que dans certaines zones, l'offre en bornes sera bien plus importante, pour répondre à la demande".

 

Le succès de la voiture électrique passe-t-il uniquement par un maillage serré du territoire en points de charge?

"Il faut rappeler un constat simple: 80% de nos concitoyens font moins de 65 kilomètres par jour en moyenne. Cela veut dire que l'autonomie actuelle des véhicules électriques suffit à répondre aux besoins quotidiens de 80% des Français. Mais, si le développement de l'infrastructure est un élément significatif pour la réussite de l'électro-mobilité, il n'est pas le seul. Il faut ainsi avoir confiance dans les capacités de nos chercheurs à augmenter l'autonomie des véhicules à court/moyen terme".

 

Si l'autonomie des voitures électriques augmente, un réseau si dense de points de charge ne deviendra-t-il pas inutile?

"Actuellement, compte tenu de l'autonomie affichée, les véhicules électriques répondent aux déplacements locaux et pendulaires (trajets domicile-travail quotidiens, NDLR). A partir du moment où elle augmentera, les déplacements s'allongeront mais les automobilistes auront toujours besoin de pouvoir recharger aisément leur véhicule en cours de route. De ce fait, un réseau dense est nécessaire pour rassurer l'utilisateur actuel de voiture électrique et répondre à ses besoins, mais il permet également de préparer l'avenir".

 

En parlant d'avenir justement, malgré les moyens déployés depuis plusieurs années, les ventes restent marginales. Qu'est-ce qui vous fait penser que l'automobile électrique est bel et bien la voiture de demain?

"Quand on voit que la plupart des constructeurs s'y sont mis, force est de constater que la voiture électrique n'est plus marginale. Entre 2011 et 2013, il y a eu une augmentation considérable des ventes: elles ont été multipliées par 26. L'hybride rechargeable n'avait fait que +fois quatre+ sur le même laps de temps à ses débuts. Le véhicule électrique répond aux aspirations des Français, qui se mobilisent davantage en faveur du développement durable, tout en étant synonyme d'économies, car un +plein+ ne coûte que deux euros. Enfin, l'électro-mobilité a un potentiel réel en termes de création d'emplois, car nos entreprises sont en pointe dans ce domaine et nos capacités d'export importantes".

 

 

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