La loi sur les RER métropolitains définitivement adoptée au Parlement

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Par Antoine GUY - AFP
Publié le 18 décembre 2023 - 18:35
Cet article provient directement de l'AFP (Agence France Presse)
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Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune a promis "un soutien de l'Etat" afin d'éviter une
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AFP/Archives - Philippe LOPEZ
AFP/Archives - Philippe LOPEZ

Un peu plus d'un an après la déclaration d'Emmanuel Macron annonçant sa volonté de créer des RER "dans dix métropoles françaises", la loi permettant de développer ces nouveaux services a été définitivement adoptée lundi au Parlement, malgré les doutes subsistant sur le financement de ces projets.

Plutôt consensuel, le texte a été voté à l'unanimité par le Sénat, quelques jours après une adoption à l'Assemblée nationale. Il donne un cadre juridique à ces grands projets de "services express régionaux métropolitains" (SERM), l'équivalent des RER en Ile-de-France.

"C'est un grand texte écologique", a estimé le ministre des Transports Clément Beaune devant les sénateurs, assurant que cette loi permettra à terme "à des millions de Français des périphéries d'avoir accès à des solutions de transports collectifs".

La loi prévoit notamment d'élargir les missions de la Société du Grand Paris, rebaptisée Société des grands projets, pour mettre sur les rails ces SERM dans une dizaine de grandes métropoles, dans un délai de 10 ans.

La SGP sera maître d'œuvre pour les constructions de nouvelles infrastructures ou voies ferrées, tandis que SNCF Réseau conservera son rôle d'amélioration et de maintenance du réseau existant.

Mais il s'agit d'offrir plus qu'un simple service ferroviaire amélioré, avec des trains cadencés toutes les 10 à 15 minutes, et des liaisons radiales traversant les grandes métropoles.

Ces SERM doivent y associer cars express, réseau cyclable, covoiturage, pour favoriser les mobilités sans voiture sous toutes leurs formes autour des grandes villes françaises.

"Rester lucides"

Clément Beaune a fait de ce chantier l'une des priorités de son ministère et un pilier du plan d'avenir pour les transports en février. Elisabeth Borne avait alors promis 100 milliards d'euros pour les transports d'ici à 2040.

"Il reste encore beaucoup à faire dans nos territoires pour voir sortir de terre dix services express régionaux d'ici à dix ans. Nous devons rester lucides : ce texte ne résout pas le problème du financement, en investissement et surtout en fonctionnement", a néanmoins alerté le rapporteur au Sénat Philippe Tabarot (Les Républicains).

Pour le moment, le gouvernement a promis une première enveloppe de 767 millions d'euros pour aider à démarrer les projets, ventilée dans le cadre des contrats de plan État-région (CPER), en cours de signature.

Le SERM de Nantes s'est par exemple déjà vu allouer 101 millions d'euros d'ici à 2027 et "sera l'un des premiers à voir le jour en France", ont promis le gouvernement et la région Pays de la Loire lors de la signature du CPER mi-novembre.

Strasbourg, Bordeaux, PACA...

En Provence-Alpes-Côte d'Azur, 162 millions d'euros vont être débloqués pour financer des études de préfiguration et les premiers travaux des dessertes ferroviaires d’Aix-Marseille, Toulon, Nice et de l’agglomération d’Avignon.

Ailleurs comme à Strasbourg, le projet est déjà bien avancé, mais il a connu des ratés à son lancement en raison non pas de l'infrastructure, mais de problèmes de matériel et de personnels, selon SNCF Réseau.

À Bordeaux, "sans doute (le projet le) plus avancé de France, avec celui de Lille", d'après Clément Beaune, le chantier a démarré et doit monter en cadence progressivement pour aboutir en 2030.

Certains SERM ne sont en revanche pas attendus avant 2035 comme à Aix-Marseille ou Grenoble, vu l'ampleur des travaux nécessaires.

Les sommes nécessaires à l'aboutissement de ces projets sont colossales. Le coût total des RER Métropolitains est évalué entre 15 et 20 milliards d'euros par le Conseil d'orientation des infrastructures. Une conférence nationale sur le financement doit se tenir d'ici au 30 juin.

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