Le cidre transformé en carburant pour sauver l’année des producteurs bretons
Les producteurs de cidre ont souffert de la crise du coronavirus. Pour sauver leur année, ils pourront bénéficier d’une aide de l’État : une grande partie de production 2019 de cidre qui n’a pu être écoulée pourra être transformée en biocarburant et en électricité.
Votre voiture tournera peut-être bientôt au cidre breton et c’est l’une des conséquences indirectes de la crise sanitaire du coronavirus. Comme l'explique 20minutes, les producteurs de cidre ont en effet subit de plein fouet le confinement : avec, notamment, la fermeture des crêperies, la vente de cidre s’est totalement effondrée ces trois derniers mois. Et, contrairement au vin, le cidre ne se conserve pas : il doit être consommé dans l’année.
Les cuves sont trop pleines à seulement trois mois de la récolte
Au-delà des conséquences sur leur trésorerie (les producteurs ont perdu jusqu’à 80% de leur revenus), ce problème d’écoulement des stocks entraîne un embouteillage dans les cuves où le cidre est stocké : alors que la prochaine récolte de pommes doit avoir lieu dans trois mois, les réserves sont bien trop pleines.
La récolte 2020 s’annonce prometteuse
L’interprofession des producteurs de cidre s’est donc réunie ce lundi 29 juin. Et elle a décidé une grande opération de « dégagement » : elle sera financée par l’État à hauteur de cinq millions d’euros et consiste à transformer l’excédent de cidre par méthanisation. A la clé : de la bioénergie qui permettra de fournir de l’électricité mais aussi du biocarburant pour alimenter les réservoirs des voitures. Entre 15 et 20% des stocks devraient être écoulés afin de faire de la place à la récolte 2020. Celle-ci s’annonce, selon les producteurs, abondante et prometteuse. La récolte 2018 avait été particulièrement mauvaise et l’année 2019 devait permettre aux producteurs de se refaire…
Une indemnisation de 50€ l’hectolitre
Pour bénéficier de cette campagne de transformation, les producteurs devront déclarer leurs pertes. Ils seront indemnisés à hauteur de 50€ l’hectolitre par l’Etat. Le plafond est fixé, au niveau national, à 100 000 hectolitres. Selon Didier Nicol, producteur interrogé par 20 minutes , « cinquante euros, ça paye les pommes et la main d’œuvre ».
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