Les auto-écoles se mobilisent contre la réforme de l'examen du code de la route
Avril, pour eux, c'est trop tôt: le premier syndicat du secteur, le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA), préférerait attendre septembre pour mettre en oeuvre la nouvelle épreuve, alors que les deux autres principaux syndicats sont satisfaits de la date.
Cette épreuve du code de la route nouvelle version s'inscrit dans la réforme du permis de conduire présentée il y a plusieurs mois par le ministère de l'Intérieur. Objectif: réduire les délais de passage du permis à 45 jours, soit la moitié du temps moyen d'attente aujourd'hui, et jusqu'à six mois dans certaines régions.
"Nous ne contestons pas la réforme de l'épreuve du code, nous en sommes tout à fait satisfaits", mais c'est "le timing qui est inapproprié", a déclaré à l'AFP Patrice Bessone, président de la branche éducation routière au CNPA. "Est-ce qu'on changerait les épreuves du bac deux mois avant l'examen?", demande-t-il. "Beaucoup d'écoles de conduite ne seront équipées du nouveau matériel que vers mi-mars et il faut organiser tout ça dans la précipitation?"
A 10h, les premiers cortèges partis des portes de Paris commençaient à se retrouver place Joffre, dans le VIIe arrondissement, près de la Tour Eiffel.
Selon les organisateurs, 200 voitures sont parties de la porte de Clignancourt, 300 de la porte d'Orléans, 200 de la porte de Bercy. Cinquante autres ont quitté la porte d'Auteuil peu après 8H30 au son des klaxons, warnings allumés, bloquant au moins trois voies du périphérique, selon un journaliste de l'AFP. Mais, selon une source policière, seuls 250 véhicules sont mobilisés, et il n'y a pas "de répercussion importante sur la circulation". Des cortèges sont aussi organisés en province.
A Lyon, environ 200 véhicules d'auto-écoles, venus du grand sud-est de la France, ont organisé des opérations escargot sur les principaux axes convergeant sur Lyon (A46, A42, A43 et A7), provoquant d'importantes perturbations, selon Bison Futé. Les manifestants comptaient ensuite se diviser en plusieurs cortèges pour se rendre à la préfecture. Toujours à la vitesse des gastéropodes.
"On a peur que nos candidats aillent à l'échec et que ça leur fasse des frais supplémentaires", a expliqué Luc Gibert, responsable pour le Rhône de la branche auto-école du CNPA. "On a appris, il y a trois semaines, qu'il allait y avoir une réforme de l'examen du code. Aujourd'hui, on n'a pas encore pu visionner les nouvelles diapositives, nos fournisseurs n'ont ni livre, ni support pédagogique à nous vendre pour qu'on puisse préparer nos candidats", a-t-il déploré.
A Angers, 250 à 300 moniteurs d'auto-écoles, selon les organisateurs, 170 selon la préfecture, se sont rassemblés au parc des expositions de la ville. Une délégation devait être reçue en fin de matinée à la préfecture du Maine-et-Loire. "On proteste aussi contre la privatisation (de certains examens) qui va coûter 30 euros de plus aux élèves", a indiqué le président régional du CNPA, Richard Zimmer. Les candidats devront désormais s'acquitter de 30 euros lors du passage du code, un alignement sur les pays voisins. "La gratuité de l'examen était jusqu'ici une exception française en Europe", a déclaré Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière, dans un entretien au Parisien.
Lundi, 43 postiers sont devenus examinateurs du permis de conduire, les premiers de leur profession à se voir confier cette tâche, une nouveauté prévue dans le cadre de la loi Macron, afin, encore, de réduire les délais de passage du permis.
En 2015, la France comptait 11.000 exploitants d'auto-écoles, employant 25.000 salariés, enseignants et personnel administratif confondus. Chaque année, environ 1,6 million de candidats tentent de passer le permis de conduire. Quelque 830.000 y parviennent, selon le ministère de l'Intérieur.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.