Passe Navigo : le tarif unique à 70 euros rejeté par les experts
Le passe Navigo à tarif unique à 70 euros est-il viable? "Non" ont clairement répondu ce lundi 20 les intervenants d'une table ronde organisée par la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (LR), qui menace de l'augmenter pour tous pour financer cette mesure créée par l'ancienne majorité socialiste.
En ouverture de la table-ronde, organisée sous l'égide du syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) dont elle est la présidente, Mme Pécresse a rappelé que le passe Navigo à 70 euros, voté par l'ancienne majorité à quelques mois des élections régionales, était responsable "d'une ardoise de 300 millions d'euros" dans les caisses du Stif.
Elle a répété qu'elle attendait toujours une réponse du Premier ministre Manuel Valls, qui avait pris l'engagement en février de trouver une recette pérenne pour 2017 et au-delà. "Malgré mes nombreuses relances, je n’ai aucune assurance à ce jour que le chef du gouvernement tiendra ses engagements", a-t-elle dit.
Devant la presse, elle a assuré que, si elle obtenait satisfaction, "on gardera ce passe au tarif tel qu'il est", mais sinon, "nous serons obligés d'augmenter le passe", qui pourrait passer à 80 ou 85 euros. Tous les intervenants, économistes, experts reconnus du domaine des transports, se sont relayés pour insister sur l'inefficacité du passe à tarif unique et de son prix.
Des économistes des transports ont affirmé qu'un forfait de transport à tarif unique se traduisait "par un déficit permanent", préconisant, "à court terme, une hausse du tarif de 15 euros" et, à long terme, "de revenir à une variation des prix selon les usagers (revenu, âge, trajets, horaires de déplacement...)".
Elisabeth Borne, la PDG de la RATP, a insisté sur "la faible part payée par les voyageurs" dans le prix des transports d'Ile-de-France (28% selon Stéphane Baudet, vice-président LR de la Région chargé des transports), notamment en comparaison des autres métropoles mondiales et même françaises. L'Union des transports publics et ferroviaires (UTP) a elle pointé le fait que le transport public en IDF coûtait "moins cher que les cantines, les tarifs postaux, l'eau, l'électricité ou les ordures ménagères".
Plusieurs solutions ont été évoquées pour moduler la tarification (par exemple, en fonction des heures creuses ou pleines), mais aussi pour trouver de nouvelles ressources de financement, comme une hausse du versement transport payé par les entreprises, la baisse de la TVA transport de 10% à 5,5% ou encore la mise en place d'une écotaxe poids lourds.
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